La mission du Fonds monétaire international qui a séjourné dans notre pays du 11 au 25 septembre, a révélé la conclusion de ses investigations, concernant l’achat de l’avion d’IBK (20 milliards FCFA) et le contrat d’achat d’équipements militaires (69 milliards FCFA). Les deux affaires ont ouvert la voie à de grosses magouilles. En fait d’affaires, le Fmi a décelé des vols qualifiés, notamment une surfacturation de 29 milliards de nos francs dans l’exécution du contrat d’armement. Cet acte gravissime planifié et exécuté de main de maître a profité à des rapaces qui, sans vergogne, se sont partagé le butin.
Dans leurs investigations au département de la Défense, les missionnaires du Fmi sont tombés sur une véritable caverne d’Ali Baba. Là, ils ont découvert que sur le marché de gré à gré (69 milliards de FCFA) accordés à la société Guo-Sarl, il y a eu 10 milliards de pots de vin destinés à des intermédiaires (pour ne pas dire à des vautours) et 19 milliards ont été purement et simplement détournés… Sans trace.
En matière de flagrant délit de détournement et/ou de vol, l’on ne peut trouver mieux. Heureusement que le Fmi est arrivé au bon moment, même si c’est pour constater les dégâts.
Cet acte crapuleux qui jette l’opprobre sur le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta est la preuve qu’une certaine mafia a déjà infiltré tous les rouages de l’Etat. Dès l’arrivée d’IBK au pouvoir, des gens peu scrupuleux (au Mali et à l’étranger) se sont emparés des leviers économiques et financiers du pays. Ils ont pris le Mali en otage. Sinon, pourquoi ce marché de défense a-t-il été offert à une obscure société (Guo-Sarl) dont le patron est, par ailleurs, conseiller spécial à la présidence de la République ? Sidi Mohamed Kagnassy, maître d’œuvre de cette magouille du siècle, doit répondre devant la justice. Il est le premier présumé auteur de cette casse du siècle perpétrée au département de la Défense. Une casse qui intervient au moment où l’armée est en grande difficulté sur les théâtres d’opérations au nord.
Un flagrant délit de vol qualifié perpétré à un moment où IBK a décrété 2014 «année de la lutte contre la corruption et la délinquance financière… ». Un vol commis au moment où le président de la République, dans une entreprise de justification des difficultés actuelles du Mali, voire de son incapacité à répondre à la forte demande sociale, martèle dans tous ses discours, qu’il est venu trouver «un pays à terre ». Si c’est le cas, alors le Mali est définitivement enterré par tout ce qui arrive actuellement. Reste à faire le deuil !
CH. Sylla