Sans unité nationale, il n’est ni prospérité, ni justice, ni paix possible. Le rétablissement de l’unité nationale et de la sécurité sur la totalité du territoire est l’indispensable préalable. Pour y parvenir, il faut que l’armée et la police retrouvent l’élan patriotique des premières décennies de l’indépendance. Pas de tranquillité familiale si la propriété d’un terrain ou d’une maison est soumise aux manigances en tous genres, qui permettent aux puissants de déloger les faibles. Quand on sait que la pauvreté est l’extrême plaie de la pauvreté.
L’horizon 2025 n’augure rien de bon. Un tableau sombre, avec un contexte de marasme économique, d’instabilité politique, d’agitation sociale, marqué par la montée de l’incivisme des populations, la corruption prononcée de l’administration, l’exacerbation des revendications corporatistes.
EDM-SA: la délinquance financière des cols blancs
L’arrestation de certains opérateurs économiques dans l’affaire de EDM-SA a montré la vraie face de certains Maliens par rapport à la lutte contre la lutte contre la corruption. Elle a un coût économique. Les malversations financières privent l’État de ressources importantes qui auraient pu servir à financer des investissements ou à faire face à ses charges de fonctionnement.
La corruption et les malversations financières constituent des facteurs aggravants du phénomène de la pauvreté. Ce qui se passe à la société Énergie du Mali (EDM-SA) est un scandale d’État. Il ressemble à ceux des deux (02) autres scandales d’État qui ont secoué un certain nombre de fonctionnaires et d’opérateurs économiques (affaires des exonérations en 1992 et 2004) qui ont défrayé la chronique.
Qui sont les auteurs des malversations financières ?
Les auteurs de ces pratiques se recrutent presque exclusivement dans certaines couches sociales privilégiées et minoritaires: fonctionnaires, magistrats, agents des forces armées et de sécurité, membres de professions libérales, commerçants, industriels, notabilités traditionnelles ou religieuses. Tout comme l’activité politique, le phénomène de la corruption et des malversations financières revêt un caractère élitiste et urbain.
Mali: notre unité industrielle est une richesse
Pas de Mali uni sans un imaginaire commun, un imaginaire partagé, un imaginaire vivant, un imaginaire pour aujourd’hui et pour demain. Nous avons la chance de disposer d’artistes, d’hommes et de femmes de culture issus de tous nos terroirs, de toutes nos façons de vivre. Il est inimaginable combien notre pays regorge de jeunes talents (danse, musique, mode, graphisme, théâtre, artisans d’art, etc.). Ils sont les artisans de cette indispensable construction, les griots du 21ème siècle. On osait croire aux vertus réparatrices de notre culture. Mais hélas ! Comme disait le célèbre photographe Malick Sidibé, un grand témoin de la jeunesse bamakoise des années 1960: «Le bonheur est avec le monde».
Si l’État ne peut se substituer aux artistes, il peut par contre donner un immense essor à leur mission. Un Mali dont le cœur bat aux mêmes histoires, aux mêmes musiques, aux mêmes interrogations de Kidal à Sikasso, de Kayes à San et Koutiala, un Mali cimenté par une culture vivante rayonnant dans tous les cantons du pays et dans tous les continents du monde, un Mali fier et confiant.
Comme disent les cinéastes: «Quand ils commencent le tournage d’une séquence=Action» !