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Focus – Affaire du drone abattu : Bamako doit éviter le piège d’Alger !

Suite à l’abattage d’un  drone malien par l’armée algérienne, Bamako et ses partenaires de l’AES ont énergiquement  accusé Alger « d’acte d’agression prémédité ».  Mais aussi et surtout  d’être « le parrain du  terrorisme international ».  Le Mali s’est   retiré  avec effet immédiat du Comité d’Etat-Major Conjoint   (CEMOC), et  a déposé (avec ses partenaires de l’AES)  une plainte devant les instances internationales contre le régime algérien pour « actes d’agression ».  Les ambassadeurs des pays de l’AES en poste à Alger sont rappelés dans leurs pays  et  vice-versa. Les espaces aériens entre les pays de l’AES et de l’Algérie sont réciproquement fermés aux aéronefs militaires et civils. Alors qu’Alger suspend toute aide financière et universitaire à Bamako.    

 

Comme l’on peut aisément constater, rien ne va plus entre Alger et  Bamako alors que les deux autres pays de l’AES sont solidaires à toutes les décisions de Bamako. D’où  le constat  d‘une montée progressive de la tension entre  les deux voisins. Idem Niamey et Ouaga.  Va-t-on  s’arrêter simplement  aux accusations mutuelles après ces incidents de frontière? S’il est difficile de répondre à la question, il nécessite tout de même de faire  un bref rappel des faits.  Qui permettrait  de comprendre le véritable enjeu des incidents qui surviennent  constamment  dans la zone de Tin Zawatin.

 

Depuis un certain moment,  les Forces Armées Maliennes, en synergie avec celles du Burkina Faso et du Niger donc de l’AES, ont décidé  d’engager  des opérations  de ratissage contre les bases des mouvements terroristes  dans le Liptako-Gourma et  du  nord du Mali. Leurs avions sans pilotes  sont fortement  utilisés  dans  ce combat noble pour le recouvrement   de l’entièreté du territoire de l’AES. Toutefois,  leur  Grand voisin du nord œuvre inlassablement  pour les empêcher   de  traquer  les Groupes Armés Terroristes (GAT).  Car  Alger , c’est un secret de polichinelle,  leur  accorde   des bases de replis sur son territoire mais aussi,  fournit  des  informations  sur les positions  des forces armées  AES.  D’où la survenue  de nombreux incidents lors de la surveillance de leur espace aérien et la traque des GAT. L’armée algérienne intervenait  déjà discrètement  dans les combats aux côtés des  GAT contre les pays du  Sahel. 

 

C’est dans ce contexte déjà délétère  que l’Algérie  monte au créneau pour reconnaitre  l’abattage d’un   drone de l’armée de l’Air  malienne qui aurait pénétré de deux kilomètres sur son espace aérien dans la zone de Tin Zaouatine. Une information vite démentie par son allié du « Front de Libération de l’Azawad (FLA) » qui annonce avoir  abattu  le même drone à l’intérieur du territoire malien. Alors que les Autorités maliennes,  tout en reconnaissant la perte de leur aéronef  sans pilote,   persistent avec  des preuves de cordonnées  publiées  que l’engin volant  sans pilote a été attaqué en territoire national. Cette escalade militaire entre Alger et Bamako pourrait-elle  s’acheminer  vers une guerre ouverte entre les deux pays voisins?  

Des analystes qui suivent de près la situation qui prévaut au Sahel (notamment le long des frontières algériennes)  estiment  qu’Alger œuvre à piéger Bamako  dans une guerre directe entre les deux pays.  Ces mêmes analystes redoutent   qu’une telle guerre (si elle a lieu) ait  des  conséquences géopolitiques aux conséquences incommensurables  pour toute la  région sahélo-saharienne.  D’autant  qu’il y aurait  l’intervention directe de l’OTAN aux côtés d’Alger  (avec lequel, elle aurait noué des alliances militaires) contre la Russie désormais partenaire militaire et géostratégique de la Confédération des Etats du Sahel.  L’AES  et la Russie pourraient recevoir   l’appui de la Turquie ou l’Iran qui fourniraient des drones et d’autres équipements militaires de dernière génération. La région  frontalière Algéro-malienne  deviendrait une zone de confrontation entre l’Otan et la Russie, à l’instar de ce qui se passe en  Ukraine.

 

Compte tenu de cette  réalité : l’hypothèse d’une guerre entre Alger et Bamako demeure  plausible. Mais le Mali et ses partenaires de l’AES, étant déjà confrontés à une guerre asymétrique contre le terrorisme international, doivent tout mettre en œuvre pour l’éviter. Surtout que les enjeux géostratégiques et économiques  de la région sahélo-saharienne sont si importants.  Les appuis  militaires internationaux  des deux belligérants comprendront-ils  cela  pour in fine  empêcher qu’ils se fassent la guerre?

 

Gaoussou Madani Traoré

 

Source : Pélican

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