Pour faire connaitre les engagements pris par les autorités maliennes lors de la conférence mondiale sur le Financement de l’Education, tenue à Dakar du 29 janvier au 2 février 2018, la Coalition des Organisations de la Société Civile pour l’Education Pour Tous au Mali (COSC-EPT/Mali) a organisé une conférence de presse, le mercredi 3 octobre dernier, à la Maison des Jeunes de Bamako. En vue de mettre en œuvre l’ODD4 notamment le PRODEC 2, la COSC-EPT estime qu’il y a un manque de volonté politique dans le soutien de l’éducation au Mali.
Pour influencer les politiques budgétaires en faveur de l’éducation, la COSC-EPT s’est investie pour qu’il y ait un minimum de transparence dans la gestion du financement alloué au secteur de l’éducation. Cette tâche, celle la COSC-EPT, trouve sa pertinence dans la Loi n°2013-031 du 23 juillet 2013, portant Code de Transparence dans la Gestion des Finances Publiques qui dispose que les citoyens, qui sont à la fois contribuables et usagers des services publics, doivent être clairement, régulièrement et complètement informés de tout ce qui concerne la gouvernance et la gestion des fonds publics notamment ceux dédiés à l’éducation.
Au Mali, il y a une mauvaise répartition des ressources allouées à l’éducation, selon les conférenciers qui révèlent que l’argent n’est jamais dispensé pour les besoins auxquels il est destiné.
Environ 34% du Budget est destiné à l’éducation nationale. Suivant les explications de Souleymane Bocoum, Président de GRAD BANLIEUE, sur le Budget de l’éducation au Mali, 40% est octroyé à Bamako, 7% à Mopti et 3% à Tombouctou.
Le Coordinateur des COSC-EPT au Mali, Mahamadou Ongoïba, a estimé qu’il y a une faible volonté politique du Gouvernement dans le cadre du soutien à l’éducation. Alors que, dit-il, depuis 1998 le Programme Décennal de Développement de l’Education (PRODEC) a posé les jalons d’une véritable refondation du système éducatif national. Ce qui a conduit à l’élaboration de la 2e Phase du Plan sectoriel de l’Education (PRODEC2) dont l’Avant-projet a été validé en juin dernier.
Malgré ces avancements politiques, le Gouvernement du Mali, au niveau international, n’a pas montré sa volonté de financer l’éducation. Ainsi, lors de la conférence sur l’éducation à Dakar, de nombreux pays ont fait des donations pour le développement de l’éducation. Sur la liste des pays donateurs, le Mali n’y figure pas.
Et les Représentants d’organisations non gouvernementales nationales, régionales et internationales et d’organisations de la société civile de toutes les Régions du monde ont accueilli les engagements visant à mobiliser au moins 2 milliards de dollars par an d’ici à 2020 en faveur de l’éducation.
Après avoir fait dix recommandations, les différents Représentants des organisations de la société civile ont décidé de suivre les augmentations, entre pays en développement et pays donateurs, de la part des Budgets alloués à l’éducation, la taille des Budgets globaux, la sensibilité des fonds alloués à l’équité et le contrôle des dépenses afin de s’assurer que les Budgets d’éducation sont effectivement et entièrement utilisés dans la pratique.
Toute chose qui explique la tenue de ladite conférence pour interpeler le Gouvernement en matière de financement de l’éducation.
Ousmane MORBA
Source: L’Observatoire