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Fin de l’épisode d’Ebola au Liberia, dernier pays d’Afrique touché

La dernière résurgence d’Ebola au Liberia, ultime pays encore touché par l’épidémie qui a ravagé une partie de l’Afrique de l’Ouest, doit être déclarée terminée jeudi.

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La prudence s’imposait néanmoins, les précédentes déclarations de ce type par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ayant systématiquement été accompagnées de la découverte de nouveaux épisodes localisés dans un des trois pays voisins les plus touchés.

Le 17 mars, l’OMS avait proclamé l’arrêt présumé de “toutes les chaînes de transmission initiales” après la fin du dernier épisode de l’épidémie en Sierra Leone, avant que les autorités guinéennes annoncent le jour même une résurgence dans le sud du pays.

Sortie de crise
Cette résurgence s’était propagée au Liberia, avec trois cas confirmés: la femme d’un des malades morts en Guinée – elle-même décédée le 31 mars à Monrovia – et ses deux fils de 5 et 2 ans, guéris depuis.

Le Liberia aura passé jeudi le seuil retenu par l’OMS de 42 jours – deux fois la durée maximale d’incubation du virus – depuis le second test négatif sur le dernier patient guéri, le plus jeune des deux enfants.

Annonce officielle
L’origine exacte de ce dernier épisode d’Ebola n’a pas été déterminée mais, d’après l’OMS, comme pour les précédents, le virus a “vraisemblablement” été transmis par un survivant.

Le risque de contamination persiste bien au-delà des 42 jours car le virus subsiste dans certains liquides corporels de survivants, notamment le sperme où il peut rester jusqu’à un an, selon des études.

Le 29 mars, l’OMS a annoncé officiellement que cette épidémie ne constituait plus une “urgence de santé publique de portée internationale”, mettant ainsi fin à cette procédure décrétée en août 2014. Partie en décembre 2013 de Guinée forestière (sud), l’épidémie a gagné le Liberia et la Sierra Leone, puis le Nigeria et le Mali.

10 pays touchés sur 3 continents
En tout, elle aura atteint dix pays, dont l’Espagne et les États-Unis, provoquant plus de 11 300 morts – dont plus de 4800 pour le seul Liberia – pour quelque 28 600 cas recensés, à plus de 99% en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.

Ce bilan, sous-évalué de l’aveu même de l’OMS, est sept fois supérieur en nombre de morts à celui cumulé de toutes les épidémies d’Ebola depuis l’identification du virus en Afrique centrale en 1976.

Au bord du précipice
Au paroxysme de l’épidémie, les pays touchés ont craint l’effondrement, notamment le Liberia, “menacé dans son existence”, selon l’expression du ministre de la Défense Brownie Samukai devant l’ONU.

Ouvert en août 2014 avec 120 lits, le centre anti-Ebola de Médecins sans frontières (MSF) à Monrovia a plus que doublé sa capacité, devenant le plus grand jamais construit, après avoir dû aux pires moments renvoyer des patients, faute de place.

Condamnées à mort
À la même époque, à Ballajah, près de la frontière sierra-léonaise, Fatu Sherrif, 12 ans, et sa mère, atteintes d’Ebola, étaient emmurées chez elles sur décision des autorités. Elles ont appelé à l’aide jusqu’à ce que leurs voix s’éteignent, d’abord celle de la mère, puis la fille, entendue par un correspondant de l’AFP. Terrorisés, les habitants n’ont pas osé approcher pour leur porter assistance.

En septembre 2014, près de Monrovia, une équipe de la Croix-Rouge, en combinaison de protection biologique, chargée de collecter les cadavres, tançait les habitants qui lui avaient signalé une vieille femme encore vivante. “Oui, Monsieur”, répondait avec déférence le chef de quartier à l’équipe de la Croix-Rouge. “Nous vous rappellerons quand ils seront morts.”

Transformation en profondeur
La maladie a bouleversé le mode de vie des sociétés, par la recommandation d’éviter tout contact entre vivants, mais aussi avec les morts – une interdiction mal acceptée par des populations attachées aux rites funéraires impliquant le lavage des corps.

En octobre 2014, les autorités libériennes avaient même édicté une consigne unique pour les cadavres, quelle que soit la cause du décès: “Brûlez-les tous.” Dépassés, les États aux services de santé sinistrés ont multiplié les mesures d’exception, comme la quarantaine imposée à des régions entières. La Sierra Leone a ainsi confiné tous ses habitants pendant trois jours, en septembre 2014 puis en mars 2015.

Face à des décisions jugées autoritaires et à des messages de prévention initiaux mal formulés, promettant une mort quasi inéluctable, les populations ont souvent regimbé, parfois avec violence.

Source : ouest-france

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