François Hollande est « disqualifié » par le livre de confidences récemment publié, en particulier en raison des révélations sur les opérations sécrètes dites « Homo », a estimé dimanche l’ex-Premier ministre François Fillon, étonné de voir que cela constitue pas « un énorme scandale ».
« Je pense que François Hollande est disqualifié en particulier par le livre qui vient de sortir de ses entretiens avec les journalistes », a lancé ce candidat à la primaire de la droite, au cours de l’émission Grand Jury/RTL/LCI/Le Figaro.
« En particulier sur un point fondamental qui est la manière dont il parle des opérations secrètes à des journalistes du Monde – qui ont par ailleurs une réputation sulfureuse – et dont il se vante au fond d’avoir conduit des opérations d’assassinats ciblées de terroristes », a-t-il dit.
« Quand on pense qu’il y a un scandale aux Etats-Unis parce que Madame Clinton utilisait son téléphone personnel pour envoyer des mails, et que chez nous cela ne fait même pas débat ! », s’est-il étonné. « Cela veut dire quand même qu’il y a un problème de fonctionnement de notre système politico-médiatique », a-t-il déploré.
« Il y a un problème moral. Ce devrait être un énorme scandale, qui disqualifie le président de la République », a-t-il dénoncé.
Autre candidat à la primaire, Bruno Le Maire s’est lui aussi montré critique, estimant sur France Inter/France Info/Le Monde que François Hollande « menace la sécurité des Français ». « Parce que quand on commence à mettre sur la table publique des informations aussi confidentielles que celles-là, on menace la sécurité des Français », a-t-il dit, jugeant cela « inquiétant ».
Dans le livre des journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme, le président de la République a reconnu avoir autorisé « quatre » opérations « Homo ».
Vendredi, répondant pour la première fois depuis la sortie du livre aux polémiques, M. Hollande avait confirmé à demi-mot ces opérations. « Chaque fois qu’il y a eu des attaques contre nos soldats, chaque fois qu’il y a eu des otages qui ont été pris, enlevés et retenus, à chaque fois il y a eu des réponses appropriées », a dit le chef de l’Etat. « C’est ce que j’ai toujours annoncé publiquement », avait-il fait valoir.
Autre candidat à la primaire, Alain Juppé, interrogé sur le sujet cette semaine, avait estimé que François Hollande n’aurait pas dû faire ces révélations, déplorant « une espèce d?obsession de la transparence ». « Gouverner c’est parfois gouverner dans le secret », avait-t-il martelé.
Le député LR et ancien ministre Pierre Lellouche avait lui aussi critiqué mercredi des « révélations intolérables, et même dangereuses », et il avait posé la question d’une éventuelle destitution, à l’occasion d’un débat parlementaire sur les opérations extérieures.
Source: AFP