La période de Tabaski est toujours une occasion pour les populations rurales de célébrer la fête en famille. Cette situation fait le bonheur des compagnies de transports qui se frottent les mains, malgré les crises sécuritaire (insécurité au Nord et au Centre) et sanitaire (Covid 19) qui ont fortement ralenti les activités du secteur, cette année.
A trois jours de la fête, c’est le sauve qui peut dans la capitale. Si dans les marchés, c’est la bousculade pour effectuer les derniers achats, les gares routières sont inondées elles, de monde. Une situation qui profite aux compagnies de transports en cette veille de fête.
« Chez nous, par la grâce de Dieu, il y a beaucoup de clients, car avant la fête, nous avions au moins 5 bus qui quittaient Bamako pour Koro dans la semaine. Actuellement, avec la fête, chaque jour, nous avons 5 bus qui transportent les voyageurs et marchandises », déclare Issa, un convoyeur de compagnie à Banankabougou.
Quant à Harouna, ressortissant de Sévaré, il explique qu’il faut être dans le secteur des transporteurs pour facilement trouver de la place :
« Moi je suis chauffeur également, mais j’ai été surpris de constater que mon collègue d’une compagnie, qui va tous les jours à Sévaré, ne décroche plus mes appels. Je comprends que c’est parce que les clients débordent chez lui. Mais j’ai quand-même pu négocier avec lui, il a ajouté mon nom sur la liste avec mon frère alors que le bus était déjà plein. Entre nous souvent ça se passe ainsi surtout à l’approche de la fête », affirme-t-il.
Par ailleurs, d’autres mettent cette période à profit pour augmenter les frais de transport, et mêmes des bagages des nombreuses jeunes filles (aides ménagères) qui retournent au bercail pour l’hivernage cette année.
« Mon tonton connait le chauffeur de ce bus, il m’a envoyé pour faciliter le transport de mes bagages. Cela me fait 6 mois que je travaille en tant que domestique à Hamdallaye. Mais d’habitude, pour ces bagages que vous voyez, ils demandent 10 000 FCFA, mais là, on vient de me demander de payer 15 000 FCFA parce qu’ils savent qu’avec moi ou pas, il y aura d’autres clients », se désole Binta Goro, qui partait pour Koro.
En tout cas, la capitale malienne se vide, car tout le monde veut fêter en famille au village. Si cela favorise le renforcement des liens de fraternité, cette vague de départ piétine la disposition du Gouvernement qui imposait au transport un remplissage à 50% de la capacité du véhicule, dans le cadre de la lutte contre la COVID19.
Andiè Adama DARA
Source: Bamakonews