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Festival du vivre ensemble à Tombouctou: Et c’est parti pour un cliché de la cohésion sociale…

La cité de 333 Saints, Tombouctou, la ville mystérieuse, abrite depuis ce samedi, 10 février 2018, la 2ème Edition du Festival du vivre ensemble dont le lancement de ses activités a lieu à l’auberge du désert sous la présidence de Maouloud Ben Kattra (ministre de l’emploi et de la formation professionnelle) qui avait à ses côtés son collègue du développement industriel en présence de la marraine l’honorable Maïga Aziza Mint Mohamed, du directeur du festival Salaha Maïga ainsi que le gouverneur, le président de l’autorité intérimaire, du maire de la commune urbaine de Tombouctou, du chef bureau région de la Minusma Ricardo Maïa et d’un parterre d’acteurs culturels, de responsables de services étatiques et de nombreux festivaliers venus de divers horizons.

Tenu pour la première fois du 08 au 12 février 2017, le festival du vivre ensemble entend suivre son petit bonhomme de chemin à travers sa deuxième Edition que Tombouctou abrite du 10 au 12 février 2018 avec l’appui partenarial de la Minusma, de l’ONG Instruments for Africa et le Festival du Désert qu’est l’invité d’honneur. Selon son directeur M. Salaha Maiga, ce festival du vivre ensemble se veut un crédo de rassemblement, de la construction de la paix et le renforcement de la cohésion sociale, de la lutte contre l’extrémisme violent, d’accompagner les actions de sécurisation et de stabilisation, favoriser le retour des refugiés et leur insertion socioprofessionnelle et de promouvoir la culture au service de la paix.

Et à l’honorable Aziza Mint Mohamed de rappeler que jadis terre de rencontre, d’échange, de brassage, et de savoir, Tombouctou fut pendant des siècles la mémoire vivante de l’histoire contemporaine de l’Afrique noire. Toutes choses qui font qu’aujourd’hui en chacun du tomboucticien se trouve un peu de tous les autres. «L’histoire nous enseigne que le vivre ensemble et la cohésion sociale sont les biens les plus précieux de Tombouctou dont sont fiers ses enfants. C’est assurément cet étirage issu de l’interpénétration des communautés les unes dans les autres que nous nous devons déléguer à la postérité. Les communautés sonrhaï arabes, tamasheqs, peuls, bozos, bambaras vivent de symbole qui fortifient et assurent leur parcours notamment la solidarité, l’amour, le partage, la foi et le savoir à travers les tourbillons de l’histoire», a affirmé la marraine du festival l’honorable Aziza avant de souligner que le tissu social entre ces communautés a été malmené par des rebellions cycliques. Pour le maire de la commune urbaine de Tombouctou M. Aboubacrine Cissé, il est indispensable de tenir une telle rencontre eu égard aux conséquences graves de la crise sécuritaire qui a dangereusement affecté ces dernières années le tissu social, économique et culturel de la région.  «Ce projet est une réponse à toutes ces préoccupations. Il va contribuer à renouer les relations entre les populations de la ville Tombouctou et à promouvoir le vivre ensemble. L’objectif de ce festival est de contribuer à créer un créneau pour les communautés autour d’un idéal commun, promouvoir le vivre ensemble mais aussi donner l’opportunité aux populations de Tombouctou d’être la vitrine du vivre ensemble. De façon exemplaire, donner l’opportunité de s’approprier la marque de fabrique de Tombouctou dans la consolidation du vivre ensemble et de la cohésion sociale. C’est aussi l’occasion de booster l’économie locale à travers une foire d’exposition de vente et des produits made in Tombouctou», a rassuré le directeur du festival Salaha Maiga.  

Selon le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, Maouloud Ben Kattra, le Festival du vivre ensemble vient donc à point nommé pour davantage renouer les relations entre les populations de la région de Tombouctou qui, de part leur diversité ethnique, ont de tout le temps vécu ensemble en harmonie et avec union entre elles. Ben Kattra a déclaré au nom du président de la république Ibrahim Boubacar Keita et du premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga (président d’honneur du festival) que le Mali entier est aux côtés de Tombouctou.  «Il ya une mobilisation autour de ce festival du vivre ensemble qu’on n’avait pas vu à Tombouctou depuis 2013. Il y’a un parterre, une participation des gens de diversité, ça aussi on ne voit pas souvent dans la ville. C’est vraiment l’esprit du festival. Tombouctou est une ville vit de son identité multiple, de ses communautés ensemble. Nous assistons à la meilleure réponse au défaitiste», a déclaré Ricardo Maïa, chef bureau régional de la Minusma.       

Au menu de cette deuxième Edition de trois jours qui prendra fin ce soir, des conférences, débats publics, des formations et sensibilisations, des prestations musicales, défilé des modes traditionnelles, des visite des sites touristiques, des diners gala et des jeux concours et sports. «J’ose espérer que ces trois jours de conférence-débats, de prestations musicales et de visite de sites touristiques serviront à identifier des pistes des solutions pour la sortie définitive de la crise afin de laisser la place au bon vivre et de raffermir davantage les liens sociaux un moment distendu entre les communautés que notre pays a tant besoin», a suggéré le gouverneur de la région M. Koïna Ag Ahamadou. A en croire l’honorable Aziza, la grande leçon de ce festival est la solidarité et le brassage ethnique qui a tapissé l’arrière fond de la diversité culturelle de Tombouctou sur la base du métissage et du sens de l’honneur intercommunautaire. «Tombouctou pour que s’affirme dorénavant la paix, la cohésion sociale et le vivre ensemble», a-t-elle souhaité.

Autre temps fort qui a marqué la cérémonie de lancement des activités du festival, c’est la remise des 50 dépliants sur l’accord pour la paix et la réconciliation (en 20 questions-réponses) par le ministre Ben Kattra au gouverneur de la région de Tombouctou. Auparavant une minute de prière a été observée à la mémoire des soldats maliens tombés au front depuis l’éclatement de la crise en 2012.

Nous y reviendrons…

Par Almoudou M. Bangou

Envoyé spécial à Tombouctou

 

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