Erreur ! Le Mali n’est pas allé au Fespaco pour faire une promenade de santé. Notre pays était présent avec 6 films dont un primé. Grand rendez-vous de la biennale du cinéma africain, le Fespaco a été pour la délégation malienne, ce lieu d’échange d’expériences, de rencontres…
C’est une forte délégation malienne composée de cinéastes (toute catégorie confondue), de journalistes, du personnel du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM), de l’Union nationale des Cinéastes du Mali, du Fonds d’appui à l’industrie cinématographique (FAIC), d’étudiants du Conservatoire multimédias Balla Faséké Kouyaté, qui a participé à la 27è édition du Fespaco, tenue du 16 au 23 octobre 2021. Outre ces structures, plusieurs artisans étaient de la partie.
Conduite par le directeur général du CNCM, Modibo Souaré, la délégation a quitté Bamako le 15 octobre, à bord de deux bus du CNOU et un mini bus du CNCM.
Malgré quelques incidents en cours de route dus à une panne de deux véhicules, la délégation est arrivée à Ouagadougou au soir du 16 octobre, c’est-à-dire le jour de la cérémonie d’ouverture du Fespaco.
Sans autre forme de procès, la centaine de personnes ont été repartie entre les deux hôtels loués pour la circonstance par la direction du CNCM.
Au même moment, le ministre de la Culture, Andogoly Guindo et son cabinet qui ont rejoint la délégation, ont posé leurs valises dans un troisième hôtel.
Après s’être confortablement installée, munis de leur badge, la fête pouvait commencer. Chacun selon son centre d’intérêt, prenait les chemins différents cela dû à la multiplicité des activités à travers la ville. A titre d’exemple, pendant que les projections de presse se tenaient dans la matinée dans les deux principales salles : ciné Burkina et ciné Nerwaya, la cérémonie de libation se tenait sur l’Avenue des Etalons ou encore des conférences débats sur le cinéma africain étaient animées dans certains hôtels.
Aussi, en marge des activités officielles, les échanges informels entre réalisateurs, producteurs, comédiens, cadreurs, caméramen, journalistes se passaient à longueur de journée. Bref des échanges d’expériences qui ont bien profité à certains. Comme pour paraphraser un comédien malien « Venir à Ouaga, c’est également se vendre, c’est prendre des contacts ». Ce n’est pas le réalisateur Abdoulaye Ascofaré qui dira le contraire. Lui, qui a annoncé avoir trouvé preneur pour son dernier filmdocumentaire: «Zabou». Avant la grande première de ce film qui aura bien tôt lieu à Bamako, le réalisateur très entre-gens est parvenu à le position sur deux festival: au Magreb et en Suisse.
Du coup, il était difficile de savoir qui s’intéressait à quoi, où et quand.
Toute fois, il y avait une particularité. A chaque fois qu’un film malien passait dans une salle, c’était l’union sacrée autour du réalisateur. Le ministre Andogoly Guindo peut témoigner. Lui et son staff ont assisté à la projection du film « Le dernier refuge » du jeune Samassekou. Même projeté à 22h30, M. Guindo a tenu a apporté son soutien à un des portes drapeau du Mali. Pour la projection du long métrage : « cheytane » de Assane Kouyaté (Paix à son âme), les Maliens se sont également mobilisés en se rendant à Ouaga 2000.
Respectant une tradition, le ministre de la Culture M. Guindo, a eu une rencontre avec la délégation malienne à l’hôtel Shaloum, le second site d’hébergement des maliens.
Autre fait. Afin de s’enquérir des préoccupations des uns et des autres, le DG du CNCM sur instruction du ministre de la Culture, ne passait pas une journée sans passer dans les deux hôtels. Toutes les difficultés rencontrées lui étaient communiquées. Et des solutions étaient ainsi trouvées. C’est dans cet esprit d’assistance, qu’un des chauffeurs de bus qui a eu les deux chevilles fracturées, a été évacué tard dans la nuit par le DG du CNCM et Salif Traoré (cinéaste, membre de la Fepaci). Les deux hommes qui n’ont ménagé aucun effort pour que le séjour se passe dans les meilleures conditions, sont restés au chevet du malade jusqu’aux environs de 4 heures du matin, nous a confié le réceptionniste de l’hôtel. Être malien, c’est aussi cela.
Le seul hic du séjour burkinabé est le fait que nous n’avions pas eu de film dans la sélection officielle de l’Etalon d’or. Une absence qui a été remarquée par des cinéphiles et même par les grands réalisateurs présents au Fespaco.
Pays de grands réalisateurs, les cinéphiles ne parviennent pas à comprendre comment le Mali de Souleymane Cissé, de Cheick Oumar Sissoko, de Salif Traoré, de feu Assane Kouyaté, de feu Adama Drabo, d’Ascofaré,etc… n’a pas pu placer au moins un seul film dans la compétition officielle.
Qu’à cela ne tienne, le Mali a été honoré par un jeune cinéaste qui s’est adjugé du prix de la meilleure école de cinéma africain, j’ai nommé Sagou Banou.
Vivement la 28è édition du Fespaco avec une multitude de films. Pour ce faire, seule l’union sacrée, le travail bien fait, sont les recettes.
A.S.
Source : Arc en Ciel