Dans le cadre de la mise en œuvre de son projet d’investigation sur la problématique de l’environnement, le Réseau malien des journalistes pour la lutte contre la corruption et la pauvreté (RMJLCP) a dépêché une mission sur le terrain pour s’enquérir davantage des conditions de la population en cette période de pré-fermeture de la mine de Morila.
Le Mémorial Modibo Kéita a servi de cadre au RMJLCP pour la restitution de son rapport d’investigation de 21 jours sur la problématique de l’environnement dans cette mine d’or.
L’objectif de cette mission d’investigation était d’échanger avec les parties prenantes sur la problématique de l’environnement dans un moment crucial de transition pour les communautés, de contribuer à renforcer la transparence dans la mise en œuvre des conventions minières en produisant des articles de presse issus du rapport d’investigation, à encourager la participation citoyenne pour une meilleure application des mesures de protection de l’environnement dans les communes minières concernées en général et en particulier le cas de Sanso-Morila.
Ce rapport, présenté par Idrissa Sacko, chef de mission d’investigation et son collègue Boubacar Diarra, sous la vigilance du président du RMJLCP, Yoro Diallo, a permis de faire des recommandations pour une meilleure gestion de la situation post-fermeture. Il propose ainsi de clarifier l’existence et la localisation des fonds séquestre, prendre en compte représentativité et la préoccupation des municipalité concernées dans la commission de fermeture, former les jeunes dans les activité alternatives, rendre public le document d’étude d’impact environnemental et social, créer un cadre de concertation entre les services des eaux et forêts et de la protection de l’environnement et la DNGM pour la délivrance des permis d’exploitation et sur la gestion des sites miniers…
Il ressort de cette investigation que “de manière plus spécifique, les différents codes miniers en vigueur au Mali contiennent des dispositions relatives à l’environnement. Les codes miniers de 1999 et de 2012 sont nettement plus étoffés et comportent plus de dispositions contraignantes que celui de 1991. Paradoxalement la plupart des sociétés minières sont gérées par le code de 1991 et refusent de migrer”, a déclarés Idrissa Sacko.
Face à la fermeture prochaine de la mine, la population de Sanso (village qui l’abrite) exprime un sentiment d’inquiétude, de désolation et de frustration. La mine a causé beaucoup de torts à l’environnement comme la pollution, la déforestation…
Face à cette situation alarmante, le RMJLCP a fait des recommandations comme : clarifier l’existence et la localisation des fonds séquestres ; prendre en compte la représentativité et les préoccupations des maires concernés dans les commissions de fermeture ; prendre en compte l’intercommunalité dans la gestion de l’après-mine ; former les jeunes dans les activités alternatives…
La principale difficulté dans cette mission d’investigation a été la réticence et la non-coopération des institutions minières pendant l’enquête.
Moctar Dramane Koné, Stagiaire
Source: L’ indicateur du renouveau