Inspiré des bouleversements sociopolitiques et sécuritaires et des mutations sur les plans culturels et ethniques, ce roman “Tatouchka, le Phoenix renait de ses cendres” de l’écrivaine malienne, Fatoumata Sounfountera, publié chez L’Harmatan, aspire à un nouveau Mali dans la diversité. Nous avons rencontré l’auteure pour échanger autour de sa première production littéraire.
Aujourd’hui-Mali : Bonjour, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Fatoumata Sounfountera : Je me nomme Madame Cissé Fatoumata Sounfountera, j’ai fait ma scolarité ici au Mali de la première année jusqu’au baccalauréat et après mon bac j’ai bénéficié d’une bourse gouvernementale pour l’Algérie d’où je reviens avec une Maitrise en Anglais. Je travaille actuellement au sein d’une institution internationale basée à Bamako. Je suis l’auteure de “Tatouchka, le phœnix renait de ses cendres”
Pouvez-vous nous présenter votre livre ?
Ce livre parle de l’amitié entre deux amies Anita et Paula qui se sont connues depuis leur enfance et qui sont restées amies. Dans l’histoire, nous avons Anita qui a prôné les études en allant étudier à l’étranger et Paula qui a préféré se marier après l’obtention de son baccalauréat et qui est partie s’installer au Brésil avec son mari.
Ce livre parle en général de l’amitié, de la jeunesse malienne, des réalités socio-culturelles et politiques et surtout de la situation sécuritaire que notre pays traverse actuellement. C’est un roman purement fictif, mais qui contient quelques éléments qui s’inspirent de la réalité telle que le parcours scolaire et universitaire d’Anita qui reflète un peu celui de l’auteure de l’ouvrage.
Dans votre ouvrage vous parlez beaucoup des aide-ménagères, pourquoi ?
Vous savez les aide-ménagères constituent généralement une couche qui n’a pas été à l’école. Ce sont des filles qui viennent du village pour gagner un peu d’argent, soit pour acheter leur trousseau de mariage soit pour aider les parents au village, mais ces filles là aujourd’hui sont exposées à beaucoup de choses.
Elles sont mal payées par rapport à ce qu’elles font comme travail. Je pense qu’il faut de l’assistance à ces filles qui jouent un rôle très important dans nos foyers. Il y a beaucoup de femmes qui sont très occupées dans leur carrière et qui manquent de temps pour s’occuper de leur famille et ce sont les aide-ménagères qui font ce travail de ménage à leur place. J’ai voulu parler d’elles dans ce livre pour attirer l’attention des gouvernants et des organisations afin que ces filles puissent bénéficier de conditions acceptables qu’elles soient au moins payées selon leur mérite car leurs salaires sont misérables au vu de tout ce qu’elles abattent comme travail.
Selon vous, qu’est-ce qu’il faut pour améliorer les conditions de vie et de travail de ces aide-ménagères ?
Je pense qu’il appartient aux autorités de prendre en compte ces aspects. Il doit y avoir des centres de formations pour ces filles. On doit penser aussi à leur insertion au sein des familles et leur donner au moins le salaire minimal.
A la lecture du livre, nous sentons de l’optimisme et l’espoir chez l’auteure…
Effectivement, le roman est porteur d’espoir parce que le Phoenix meurt et renait de ses cendres donc il y a une sorte d’optimisme qui émane de ce livre dans lequel j’invite la jeunesse à concrétiser cet espoir de renaissance d’un Mali uni, fort et plus grand. C’est aussi un cri de cœur que je lance à cette jeunesse qui représente l’espoir du pays.
Il y a plusieurs possibilités de rapprochement entre le personnage d’Anita et l’auteure. Alors, faut-il comprendre par-là que ce roman est autobiographique ?
Oui, il y a des éléments qui nous renvoient à un roman autobiographique, surtout à travers l’histoire du personnage Anita qui ressemble beaucoup à celle de l’auteure. J’ai essayé de partager, à travers l’histoire d’une amitié que je partage avec une amie d’enfance qui vit actuellement en France. Il y a beaucoup d’aspects autobiographiques dans ce roman qui n’est pas forcément autobiographique.
Dans cet ouvrage vous citez des écrivains à la fois français et russes, alors quel est votre rapport avec la littérature étrangère ?
Je peux dire que j’ai été imprégnée très tôt dans la littérature étrangère par ce que j’ai eu à lire depuis mon jeune âge des auteurs russes et français comme Stendal, Victor Hugo, entre autres. J’ai lu de nombreux ouvrages de la littérature étrangère, mais cela ne m’a empêchée aussi de lire des auteurs africains comme Aimé Césaire, Amadou Hampaté Bah et bien d’autres. En un mot, j’aime toutes les littératures.
Avez d’autres projets d’écriture ?
Oui, je suis actuellement sur un livre qui n’a vraiment pas encore pris forme, mais dont j’ai déjà l’idée générale et j’espère qu’il verra le jour bientôt.
Quel sera votre mot de la fin ?
Pour terminer, j’invite la jeunesse malienne à une prise de conscience. Il faut que la jeunesse malienne se réveille afin que notre pays puisse aller de l’avant. Je pense que c’est à la jeunesse de relever le défi de développement du Mali.
Réalisé par Youssouf KONE
Source: Aujourd’hui-Mali