Les rencontres de la ligue des championnats européens sont appréciées par nombre de nos compatriotes qui suivent ces matches de foot sur le petit écran. Comme dans la plupart des jeux qui mettent en scène deux protagonistes, on s’attend toujours à un gagnant et là un perdant.
Mais certains supporters ont, par nature, horreur de la défaite de l’équipe dont ils sont fans. Ce qui n’est toujours pas sans conséquences.
Tous les fans du foot se rappellent la rencontre qui a opposé vendredi dernier le FC Bayern (Allemagne) au Barça (Espagne). à la surprise générale, la première équipe a battu la seconde par le score fleuve de 8 buts à 2. Cela, malgré la présence du fameux Messi sur le terrain. Et c’est cette situation que « M », le héros de cette histoire n’a pu digérer.
Selon nos sources, le trentenaire, commerçant a, depuis la veille, assuré et promis qu’il va gratuitement faire don de 75.000 Fcfa à un de ses copains du quartier à Sogoniko en commune VI du district de Bamako. Fervent partisan de Messi, le jeune commerçant, a juré sur tous les toits la victoire du Barça, l’équipe de son idole Messi. Mieux, sans plus de précision, nos sources expliquent qu’il (le commerçant) est allé jusqu’à lui attribuer la paternité des buts que le Barça allait marquer durant la rencontre.
Selon les mêmes sources, la veille déjà, M a fait du boucan partout où il est passé. Au marché où il a sa boutique de vente de basin riche, au grin où il se rend régulièrement pour regarder les rencontres de la Ligue européenne. Bref, même dans la rue, il suffit que ce jeune homme te connaisse pour qu’il te parle de la victoire du Barça, alors que nous étions encore à 24 heures de l’évènement.
Le jour « J » arriva. Le grin est au grand complet. Confiant quasiment à cent pour cent que son équipe sortira victorieuse de la rencontre, M a remis les 75.000 F cfa à son homme de confiance avec ses mots : « Si jamais le Barça ne gagne pas cette rencontre, tu lui donnes les 75.000 F cfa. Cet argent c’est moi qui le lui ai donné, je jure sur la tombe de ma mère…..» L’argent en question devait être donné à un autre ami du même groupe que nous désignons par K.
Et tout est allé vite. Quasiment l’issue de la rencontre n’est pas passée inaperçue à Bamako. Plusieurs heures après le match, c’est un silence de cimetière qui semblait avoir envahi les rues de la capitales. L’équipe du Barça s’était inclinée face à son adversaire 2 buts contre 8. Les fans du Foot connaissent la suite.
Mais du côté de notre héros, la pilule était difficile à avaler. Le jeune commerçant a tenté de revenir sur sa parole. Très furieux, à la fin de la rencontre, il a refusé qu’on remette la somme à K, son ami à qui il a promis les 75.000 francs en cas d’échec du Barça. Ce dernier s’est également opposé à son refus. Et du coup, cela a engendré une vive altercation au grin.
Les deux amis que d’aucuns qualifiaient d’inséparables se sont verbalement chamaillés d’abord avant d’en venir aux mains, malgré la volonté d’autres amis voulant calmer la dispute. Dans la foulée, celui qui était chargé de remettre l’argent a K, a décidé qu’il en soit ainsi comme cela avait été dit avant le début de la rencontre.
Le commerçant voyant que ce dernier n’hésite pas à agir dans ce sens, se débarrassa de son boubou et, torse nu, était prêt à en découdre avec celui-là si jamais il remettait les soixante quinze mille francs à son protagoniste. Bref, chacun est resté sur sa position. Des voisins sont intervenus pour calmer les choses, en vain. Toujours emporté dans une colère indescriptible, M s’est mis à insulter grossièrement tous ceux qui se hasardaient à intervenir.
Malgré tout, l’ami qu’il a désigné comme garant, est resté inflexible. Lui aussi a juré de remettre l’argent à qui de droit, comme convenu avant le début du match. Durant plusieurs dizaines de minutes, l’atmosphère était polluée au grin. Très passionné, le commerçant est allé jusqu’à proférer des insultes grossières à l’endroit de son « adversaire » du jour. C’est en ce moment que les choses ont pris une autre tournure.
K s’est calmement levé pour se rendre au commissariat de police du 7è arrondissement avec la ferme intention de déposer une plainte contre son ami pour « injure publique ». Finalement, les trois copains se sont retrouvés au commissariat de police. Il semble que les limiers leur ont demandé de retourner pour résoudre le problème à l’amiable. C’est-à-dire entre copains du même groupe.
Par finir, aucune de nos sources n’a pu nous dire avec exactitude si les 75.000 Fcfa ont été remis au jeune commerçant comme il le souhaitait vivement. Ou si c’est à son ami K comme promis. Au même moment, d’autres sources confirment que son adversaire a accepté de lui donner 25.000 pour se contenter des 50.000 Fcfa restants. Chose que le commerçant aurait refusé, exigeant la totalité de l’argent qu’il avait
promis.
Mohamed TRAORÉ
Source : L’ESSOR