En visite officielle de deux jours à Alger, le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, a rendu « hommage à l’Algérie pour son rôle pacificateur au Mali et dans la région ».
Le ministre français qui s’exprimait lors d’une conférence de presse conjointe avec le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra a mis l’accent sur la « vision commune » des deux pays sur le Mali. « L’analyse de l’Algérie et de la France est convergente voire identique sur les questions régionales. Nous sommes deux pays de paix qui travaillent pour la paix et la sécurité, attachés au développement de la sous-région et de tout le continent africain ».
Sur le Mali, avant même l’intervention française dans le cadre de l’opération Serval, l’Algérie avait insisté sur l’impératif de prendre en charge dans une démarche « inclusive » les demandes des populations du nord Mali. Même si l’Algérie est officiellement contre les interventions étrangères, elle a soutenu de fait l’intervention française au Mali en permettant aux avions français de traverser l’espace aérien algérien.
L’évolution de la situation au nord Mali où le conflit entre le MNLA et le gouvernement de Bamako s’est exacerbé et a tourné à l’affrontement à Kidal – et en faveur des Touaregs – a confirmé le besoin d’une solution politique « inclusive » préconisée par Alger. Après avoir paru effacé sur le dossier malien, l’Algérie a repris la main ces dernières semaines.
Des représentants des mouvements Touaregs se sont réunis à Alger le 5 juin dernierpour, selon APS, « poursuivre la dynamique d’apaisement enclenchée à la faveur du cessez-le-feu intervenu le 21 mai dernier dans la région, mais aussi d’accélérer les préparatifs au dialogue inter-malien inclusif ».
La France qui est engagée directement au Mali n’a pas apporté d’appui à l’action militaire – perdue – de Bamako sur Kidal. Elle soutient le travail de médiation mené par l’Algérie. Laurent Fabius a affirmé que « l’analyse de l’Algérie et de la France est convergente voire identique sur les questions régionales. Nous sommes deux pays de paix qui travaillent pour la paix et la sécurité, attachés au développement de la sous-région et de tout le continent africain ».
Coopération « excellente » dans la lutte contre le terrorisme
Sur la Libye et même si l’Algérie ne cesse de rappeler qu’elle avait averti des risques majeurs de l’intervention militaire en occidentale – où la France sous Nicolas Sarkozy a joué un rôle majeur – il existe une convergence de fait sur l’analyse des risques et la nécessité de le traiter. Laurent Fabius a d’ailleurs, dès son arrivée, exprimé sa « préoccupation » sur la situation en Libye.
La France et l’Algérie et la France sont « côte à côte » dans la lutte contre les groupes terroristes. « C’est un sujet qui nous concerne tous » a déclaré Laurent Fabius. Il a mis en avant la coopération « excellente » contre le terrorisme entre les deux pays qui est menée, a-t-il précisé, « dans le respect de l’indépendance de chacun ».
Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a mis en exergue les « gros efforts » déployés par l’Algérie pour sécuriser ses vastes frontières et prémunir le pays de la menace terroriste. « Les efforts, menés par l’Armée nationale populaire (ANP) et les autres forces de sécurité, pour sécuriser les frontières sont colossaux », a-t-il souligne. « Nous avons véritablement fait de gros efforts, non pas pour sanctuariser le territoire algérien, mais pour être sûrs que nous sommes en mesure de contrôler ces vastes régions ». Au sujet de la présence de groupes terroristes dans la région du Sahel, y compris en Algérie, M. Lamamra a indiqué qu’ »en aucune façon, nous ne pourrions accepter l’idée que des djihadistes se cacheraient en Algérie sans que des mesures appropriées soient prises pour y mettre fin ».
