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Exposition collective Dualité : l’art au cœur des maux de la société malienne

Dualité considérée comme synonyme de rivalité, désigne avant tout la coexistence de deux éléments de nature différente au sein d’une même entité. Dualité, c’est aussi le thème qui a réuni deux artistes plasticiens maliens lors d’un vernissage à BAMAKO ART GALLERY le 22 mai 2021. À deux, ils ont livré un message d’une profondeur inouïe où tout est mystère, paradoxe, introspection et esthétique sont à découvrir jusqu’à la fin de l’exposition le 22 juillet 2021.

 

« Avant dans nos coutumes et traditions, boire de l’alcool était un signe de grandeur car permettait à l’homme de se rapprocher du sacré, du devin. C’était un passage obligatoire dans certains de nos rituels d’initiation.

La religion musulmane est venue et a prohibé la consommation de l’alcool et finalement l’alcool a été banni. Et quelque part, je me demande, pourquoi nous imposer un choix ? Sommes-nous réellement libres ? N’avons-nous pas abandonné notre identité ? Qui sommes-nous vraiment ? » se demande Diakaridia Traoré, artiste-peintre, une des vedettes du jour. À travers ces tableaux, il s’interroge et interroge le monde.

À l’entrée de la galerie, on fait face à un de ses tableaux de la série : « Dans le bar », on remarque une table sur laquelle est posée des verres de vins pour que tout le monde se retrouve dans le tableau, énormément de couleurs qui s’entredéchirent et chacune a un sens comme les petits points blancs, signature de l’auteur faisant référence à la géomancie dans la culture bambara. Dans cette ambiance artistique se côtoient diplomates, humanitaires, artistes et passionnés d’art.

Les amateurs d’arts sont sous le charme et s’attardent sur les tableaux, analysent tous les détails et posent des questions. Moussa Traoré, second artiste peintre explique à l’assistance les deux séries de son exposé à savoir : « les animaux » puis « cris et murmures. » Il explique chaque détail et on remarque dans ses œuvres le besoin de faire ressortir la souffrance à travers des yeux ou des dents peints en rouge.

Il l’explique ainsi : « Depuis 1991 à nos jours, la société malienne pleure, crie et hurle sa souffrance mais rien ne change, rien n’est fait. Le peuple a faim et quand on a faim, on devient agressif et c’est cette agressivité que j’exprime pour sensibiliser sur les maux de notre société » « Les tableaux sont d’une telle originalité et inspirent à la créativité, sur ces murs blancs, c’est comme si le temps était en arrêt » nous dit le jeune Salla Cissé qui participe à sa première exposition.

Pour Marie Doussou Sangaré, directrice déléguée de BAMAKO ART GALERY : « c’est un honneur d’exposer ces deux artistes car au-delà de l’esthétique, ils sont dans la réflexion perpétuelle sur les questions de la société, de la spiritualité, parlent de la duplicité de l’individu et du paradoxe en lui. » Remettre les choses en question, c’est aussi cela le rôle de l’artiste et nos deux vedettes du jour l’ont merveilleusement compris.

Leurs tableaux sont exposés jusqu’au mois de Juillet, l’occasion pour tous de faire un tour à BAMAKO ART GALERY à Baco Djicoroni ACI pour un voyage passionnant et bouleversant.

Et comme le dit Drissa Kanambaye : « les seuls et rares objets qui prennent de la valeur en vieillissant sont d’art et de culture, nourrissez-vous de la culture et vous n’aurez jamais faim. » Yehiya Boré

Source : Journal du Mali

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