Ces mineurs isolés disent avoir moins de 18 ans et viennent d’Afrique dans l’espoir d’une vie meilleure. Le conseil départemental ne sait plus comment gérer la situation de ces jeunes de plus en plus nombreux.

L’appartement est tenu propre. Du linge est étendu sur un séchoir. Il y a quelques boissons dans le frigo. Et sur la table de la cuisine, deux cartons remplis de paquets de pain de mie, de confitures et de jus de fruits pour les petits-déjeuners.

Deux lits occupent chacune des deux chambres. Facinet est couché sur le cinquième, dans le salon. Depuis une semaine, ce Guinéen habite un appartement du quartier de la Grande Valaisière, à Évron, avec quatre jeunes qui, comme lui, disent avoir moins de 18 ans et être sans famille.

« On est suivi par l’Aide à l’enfance. J’attends qu’ils me disent si je suis mineur. Mais moi j’ai confiance. Je sais quel âge j’ai. » Facinet dit avoir 15 ans. Tout comme Karim avec lequel il parle un dialecte guinéen. « Lui est malinké, moi je suis dialonké, mais on se comprend. »

Karim, lui, a obtenu le sésame qu’ils espèrent tous. « Je suis confirmé comme mineur. Maintenant j’attends. Je vais faire des études et du foot. Je voudrais être boulanger. » Ils sont prêts à travailler dur pour cela. Comme son frère Mohamed. « Moi, je veux être plombier ou carreleur. »

« Ils sont restés dans la mer… »

Mais aucun d’eux ne veut revenir dans son pays d’origine. Et surtout pas l’un d’eux, Moussa (1), qui vient du Sénégal. « Mon père voulait nous convertir moi et mon grand frère. Il est musulman et ma mère était chrétienne. Elle nous accompagnait à l’église. Mais quand elle est morte, mon père ne voulait plus de ça. Alors on est partis. C’est sûr, mon père, il nous aurait tués. »

Les deux frères ont fait la route. Celle de milliers de migrants comme eux. Ils ont traversé les déserts du Mali, du Niger et de la Libye à bord d’un camion, « sans manger. On buvait que de l’eau ».

Source: ouest-france