Décrié depuis sa nomination comme sélectionneur national, son bilan lui ouvre sans conteste la grande porte de l’histoire avec quatorze victoires, six nuls et trois défaites en vingt-trois matchs discutés. L’ancien international malien ou ex sélectionneur national a également le mérite d’avoir qualifié le Mali aux quarts de finale de la dernière coupe d’Afrique des Nations où il sera éliminé les armes à la main, à l’issue de l’un de ces grands matchs mystères du football où la récompense revient à l’équipe la moins méritante. En définitive, on peut s’indigner à juste raison du limogeage de celui qui aura placé le Mali dans le top 8 des équipes nationales, lors d’une CAN depuis 2013, surtout que les contours de son éviction s’avèrent ténébreuses. Selon un témoignage crédible ayant requis l’anonymat, la FEMAFOOT a mal digéré l’implication zélée d’Eric Chelle à la tenue de la première édition de Mali Football Awards dont elle s’est mystérieusement désolidarisée avec dédain. D’autres sources concordantes confient que des dissensions dans les vestiaires pour le capitanat, en l’absence de Hamari Traoré, auraient mis à mal le bon équilibre d’un groupe trop longtemps retardé à Bamako à cause d’un problème d’avion à la veille du match à Madagascar soldé par un score vierge au grand dam de nos chances de participer enfin à un mondial. Somme toute, la récente déclaration fracassante des joueurs contre la FEMAFOOT prouve à suffisance que malgré tout ce qu’on peut dire ou croire de la période d’Eric Chelle à la tête de l’équipe nationale, il aura fait preuve d’un grand patriotisme en s’accommodant d’importants arriérés de salaires. Difficile par conséquent de lui en vouloir pour avoir seulement pas réussi à briser le sempiternel plafond de verre des Aigles contre deux des plus redoutables équipes nationales africaines lors d’importantes échéances continentales notamment les éléphants de Côte d’Ivoire en CAN et les Black Stars du Ghana en éliminatoire de coupe du monde.
Seydou Diakité