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Ethiopian Airlines: l’enquête a débuté à Paris

L’enquête sur les causes du crash du Boeing 737 MAX 8 en Ethiopie, passant par l’analyse des boîtes noires de l’appareil, a débuté vendredi à Paris, afin d’essayer d’élucider les causes de l’accident dans lequel 157 personnes sont mortes dimanche.

 

« La délégation éthiopienne menée par le chef du Bureau (éthiopien) d’enquête pour les accidents est arrivée au Bureau français d’enquêtes et d’analyses (BEA) et le processus d’enquête a débuté à Paris », a annoncé Ethiopian Airlines sur son compte Twitter.

Le BEA, près de Paris, est réputé pour son expertise dans les enquêtes sur des accidents d’avion. Il a été sollicité par les autorités éthiopiennes qui dirigent l’enquête sur l’accident, parce que ces dernières ne sont pas équipées pour examiner ces boîtes obéissant à une technologie très récente, comme l’avion qu’elles équipent.

L’organisme américain chargé de la sécurité dans les transports (NTSB) a de son côté dépêché trois enquêteurs en France pour participer aux travaux, une procédure habituelle puisqu’il s’agit d’un constructeur américain.

Boeing avait plus tôt annoncé la suspension des livraisons de sa gamme 737 MAX « jusqu’à ce que nous trouvions une solution ».

L’avionneur a toutefois écarté l’éventualité de réduire le rythme de production ou de fermer provisoirement des usines. Boeing produit actuellement 52 737, principalement la version MAX, par mois.

L’agence américaine de l’aviation (FAA) avait ordonné mercredi de clouer au sol « provisoirement » les Boeing 737 MAX 8 et 9 aux Etats-Unis, dans le sillage de décisions similaires des autorités de sécurité aérienne dans le monde entier.

Washington a justifié ce choix par la collecte de « nouvelles données » satellitaires fournies par le Canada, montrant des similarités entre la tragédie d’Ethiopian Airlines et celle de Lion Air, en octobre, dans la trajectoire des avions qui se sont tous deux écrasés quelques minutes après le décollage.

L’accident en Ethiopie est survenu moins de cinq mois après celui de la compagnie indonésienne Lion Air, en mer de Java, qui a tué 189 personnes.

La première boîte noire contient les paramètres de vol, la seconde les conversations et alarmes du cockpit qui ont été enregistrées jusqu’à l’accident.

Le New York Times a indiqué jeudi soir que le pilote aux commandes du Boeing 737 MAX d’Ethiopian Airlines avait rencontré une situation d’urgence immédiatement après le décollage, demandant d’une « voix paniquée » un retour.

Break, break, demande retour à la maison », dit le commandant aux contrôleurs aériens alors qu’il tente d’éviter deux autres vols approchant l’aéroport, selon le quotidien américain qui s’appuie sur les déclarations d’une personne ayant eu accès aux échanges entre l’équipage et les contrôleurs.

L’expression d’urgence « break, break » indique que l’équipage est confronté à une situation d’urgence que les pilotes n’arrivent pas à gérer.

– Rassurer les passagers –

Pour l’heure, rien n’a filtré sur la possibilité d’exploiter pleinement ou non ces enregistreurs de vol. Le responsable par intérim du régulateur aérien américain, Dan Elwell, a affirmé mercredi qu’ils avaient été « endommagés » lors de leur impact avec le sol.

Mais les boîtes noires étant conçues pour résister à des chocs extrêmes, « cela ne présage en rien de l’intégrité des données qu’elles contiennent », a souligné un ancien responsable du BEA.

Et si les données étaient partiellement effacées, le BEA pourrait se tourner vers le fabricant de ces enregistreurs pour les reconstituer en tout ou partie.

Le PDG de Boeing Dennis Muilenburg avait renouvelé mercredi sa « confiance totale en la sécurité du 737 MAX », affirmant que la décision de clouer au sol les avions, à l’initiative du constructeur, avait pour finalité de rassurer le grand public.

L’interdiction de vol ne devrait pas perturber sérieusement le trafic aérien mondial avec quelque 370 appareils de cette famille sur environ 19.000 avions d’au moins 100 passagers en service au niveau international, tous modèles confondus, selon des données d’Airbus.

Néanmoins, les compagnies sont confrontées à un casse-tête logistique pour réorganiser leur programme de vols avec d’autres appareils.

L’enquête sur l’accident de Lion Air a pour le moment mis en cause un dysfonctionnement sur le système de stabilisation en vol destiné à éviter un décrochage de l’avion, le « MCAS » (Maneuvering Characteristics Augmentation System).

Plusieurs pilotes américains ont rapporté avoir été confrontés à un dysfonctionnement de ce dispositif.

AFP

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