Les drones sont de plus en plus utilisés sur le territoire des Etats-Unis par les autorités locales, et cela inquiète les organisations de défense des droits civiques, et de protection de la vie privée qui ont porté l’affaire devant les tribunaux. Ces drones appartiennent aux services fédéraux chargés de la protection des frontières, la seule administration autorisée à opérer ces avions sans pilote. C’est à l’occasion de cette plainte que certaines données ont été révélées dans un rapport que ce sont procurés nos confrères du Washington Post.
Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Les données sont partielles car tout ou presque est confidentiel dans cette affaire. On ne connait pas le nom des administrations locales, ni le trajet des drones, ni le détail des affaires pour lesquelles ils ont été utilisés.
Ce que dévoile la plainte des associations de défense des citoyens, c’est la fréquence de l’utilisation des drones sur le territoire des Etats-Unis. 76 demandes en 2010, 300 en 2011. Et le nombre de vols de surveillance n’a fait que croitre. Les avions sans pilote sont loués auprès des services de surveillance des frontières dans des affaires criminelles, dans la recherche de personnes disparues, et dans les cas de catastrophes naturelles par exemple.
Qui contrôle la bonne utilisation des drones ?
Les caméras sophistiquées et les radars qui équipent les appareils sont enviés par toutes les administrations qui n’ont pas l’autorisation d’en posséder. Ces « emprunts », cette coopération entre services, est un moyen de détourner la règle.
Et c’est ce qui met en colère les plaignants : qui contrôle la bonne utilisation des drones ? Pourquoi n’a-t-on pas accès aux données recueillies, ce qui garantirait que la vie privée des citoyens n’est pas violée par cette surveillance. Pour l’instant, la justice estime qu’il n’y a pas matière à s’inquiéter. Mais le sujet est sensible et l’affaire ne devrait pas s’arrêter là.
rfi