Le général Pierre de Villiers, 57 ans, a été nommé mercredi en Conseil des ministres chef d’état-major des armées françaises (CEMA), en remplacement de l’amiral Edouard Guillaud. Cette nomination intervient à la veille d’importantes réformes de la Défense.
Le général de Villiers a «toute la confiance du président de la République», assure -t-on dans l’entourage du président François Hollande. Le général Pierre de Villiers est le frère de l’ancien candidat souverainiste à la présidentielle, Philippe de Villiers. Il risque de véhiculer l’image d’un chef d’état-major très marqué par la tradition, accentuant encore plus le clivage avec le reste de l’institution militaire et les militaires du rang.
C’est un homme discret, au caractère bien trempé. Le général Pierre de Villiers succède à l’amiral Edouard Guillaud, considéré comme proche de l’ancien président Nicolas Sarkozy.
Redoutable stratège, l’amiral Guillaud a été l’homme du désengagement d’Afghanistan, de la guerre en Libye, ou encore de l’intervention en Côte d’Ivoire en 2011 pour chasser Laurent Gbagbo, puis de l’opération Serval au Mali.
Il est resté à son poste bien après l’arrivée de François Hollande à l’Elysée. Il n’a rien dit quand le ministre de la Défense a annoncé 24 000 suppressions de postes supplémentaires, alors que certains militaires s’attendaient à ce qu’il claque la porte.
Pierre de Villiers a servi au Kosovo et en Afghanistan, de 2008 à 2010 il a été chef du cabinet militaire du Premier ministre François Fillon, puis major général des armées. Il vient de l’arme blindée de cavalerie, l’armée de terre ancrée dans ses traditions.
Il est le frère de Phillipe de Villiers, le fondateur du parti traditionaliste Mouvement pour la France.
Pierre de Villiers a donc été préféré à Denis Mercier, le très apprécié chef d’état-major de l’armée de l’air, longtemps donné favori.
A 57 ans, le général de Villiers sera rattrapé par la limite d’âge dans trois ans. Le temps pour le chef d’état-major de boucler la réforme et de réussir le déménagement des états-majors sur lesite unique de Balard, dans le sud-ouest de Paris.
rfi