L’ancien directeur du FBI, James Comey, limogé par Donald Trump dans le cadre de l’enquête sur l’ingérence russe supposée dans l’élection présidentielle américaine de 2016, a accusé lundi Trump de nuire à l’État de droit en mentant sur les actions menées par le FBI.
L’enquête sur le soupçon de collusion entre l’équipe de campagne de Donald Trump et des agents de Moscou poursuit son cours. James Comey, renvoyé en 2017 par le président américain, était à nouveau auditionné au Congrès mardi. L’ancien directeur du FBI reproche au Parti républicain de ne pas s’intéresser davantage aux « agissements » du locataire de la Maison Blanche.S’exprimant devant les journalistes à l’issue d’une nouvelle audition devant la commission des Affaires judiciaires de la Chambre des représentants, James Comey a aussi appelé les parlementaires républicains à « s’élever et dire la vérité » sur le comportement de Donald Trump.
Dix jours après une première audition devant la commission parlementaire, James Comey a confié avoir de nouveau été interrogé sur l’utilisation par Hillary Clinton, rivale démocrate de Trump lors de la présidentielle de 2016, d’une messagerie personnelle et d’un serveur privé lorsqu’elle était secrétaire d’État sous la présidence de Barack Obama.
Comey a dit avoir été aussi questionné sur un dossier réalisé par le FBI grâce auquel, selon les républicains, les enquêteurs fédéraux ont justifié l’obtention d’un mandat pour surveiller l’un des membres de la campagne Trump.
« Tout cela pendant que le président des États-Unis ment à propos du FBI, attaque le FBI et attaque l’État de droit dans ce pays. Comment tout cela peut-il avoir un quelconque sens ? », a déclaré Comey à l’issue d’une audition à huis clos pendant plus de cinq heures.
« Les républicains comprenaient autrefois que les agissements du président ont de l’importance, que ses propos ont de l’importance, que l’État de droit et la vérité importent. Où sont ces républicains aujourd’hui ? », a-t-il poursuivi.
Donald Trump, qui qualifie l’enquête russe de « chasse aux sorcières », a vivement critiqué dimanche son ancien avocat personnel, Michael Cohen, décrivant celui-ci comme un « rat » pour sa coopération avec les autorités.
Il a accusé les enquêteurs du FBI de s’être introduits illégalement dans les bureaux de Michael Cohen pour y mener une perquisition, pour laquelle les enquêteurs fédéraux disposaient en fait d’un mandat.En milieu de semaine dernière, Michael Cohen a été condamné à trois ans de prison ferme par un tribunal de Manhattan pour une série de délits commis lors de la campagne électorale de 2016.
« La réputation du FBI a été endommagée parce que le président des États-Unis, avec ses acolytes, a constamment menti à son propos », a dit James Comey lorsqu’il a été interrogé sur son propre impact sur la réputation du FBI.
Ouest-france.fr