L’ancien informaticien et consultant des services de renseignement américains Edward Snowden estime avoir atteint son but. C’est ce qu’a révélé celui qui a été à l’origine des fuites sur le programme de surveillance de la NSA, lors d’un entretien en tête à tête avec un journaliste du Washington Post, le premier depuis qu’il a obtenu l’asile temporaire pour un an à Moscou. Au cours de cette interview qui a duré 14 heures sur deux jours, le jeune informaticien de 30 ans a retracé l’historique de son parcours à partir du moment où il a réalisé l’ampleur du système.
Edward Snowden s’est dit satisfait. « Mission accomplie, j’ai déjà gagné », a-t-il déclaré au Washington Post. « Dès que les journalistes ont commencé à travailler, tout ce que j’avais essayé de faire jusque-là a été validé », a-t-il souligné.
« Je ne voulais pas changer la société, a-t-il nuancé, je voulais donner à la société l’occasion de décider si elle voulait se changer elle-même. »
Système orwellien
Edward Snowden reconnaît avoir navigué à vue, sans savoir si le public le suivrait. Mais il a réussi au-delà de ses propres ambitions, a-t-il reconnu, au point d’ébranler la NSA, dont les méthodes font désormais l’objet de sévères critiques, y compris aux Etats-Unis.
Par exemple, les écoutes massives qu’un juge fédéral a décrites comme un système orwellien probablement anticonstitutionnel. « Je n’ai pas essayé de démolir la NSA, au contraire, je travaille à l’améliorer », a assuré Edward Snowden.
« Ce sont eux qui m’ont choisi pour démonter leur système, il fallait bien qu’il y ait quelqu’un qui commence », a-t-il expliqué.
Le jeune informaticien de 30 ans a dit vouloir ignorer les attaques que la NSA a lancées contre lui. « Qu’ils disent ce qu’ils veulent. Il ne s’agit pas de moi », a-t-il déclaré, ajoutant : « Je travaille toujours pour la NSA, mais il n’y a qu’eux qui ne s’en rendent pas compte. »