Les rideaux sont tombés ce samedi 21 décembre 2019 sur les Etats Généraux des Migrations (EGM) tenus dans la capitale du Khasso. Présidée par Mme Tangara Nema GUINDO, Secrétaire Générale du Ministère des Maliens de l’Extérieur, cette rencontre a été mise à profit par les participants pour booster le développement de la 1ère région administrative du Mali. Cela par les infrastructures routières, éducatives, sanitaires et autres.
Deux ans après la tenue de la table ronde sur la migration à Kayes, revoilà la diaspora réunie dans cette ville historique du Mali. Cette fois ci, c’est pour parler de l’apport de la diaspora dans l’économie locale et nationale de notre pays et se pencher sur les perspectives en matière de développement de la localité pour les prochaines années.
La tenue de ces EGM a été rendue possible par le collectif d’association de migrants, notamment Droits d’ici et là-bas (diel), Réseau des Associations pour le Développement du Bassin du Fleuve Niger (RADBFS), Mouvement pour la Dignité et les Droits des Maliens (MDDM), Coalition Internationale des Sans Papiers et Migrants (CISPM) avec le concours du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM).
Au cours de cette rencontre de quatre jours, les participants se sont penchés sur les sujets relatifs au développement de la localité, parmi lesquels figure la création d’une université digne de ce nom. Cela est d’autant une nécessité pour Kayes au vu de plusieurs facteurs : le premier est dû aux potentialités économiques que regorge la zone, notamment les ressources minières, halieutiques. Le second facteur et non des moindres évoqué par les participants est l’éloignement de la région de Bamako. Car, situé à plus de 600 km de la capitale, la plupart des élèves ressortissants de Kayes abandonnent au secondaire pour manque de logement à Bamako ou des moyens pour certains parents de soutenir leurs enfants au cours de leurs études dans la capitale. Ces facteurs font que beaucoup d’entre eux n’arrivent pas à fréquenter l’université, chose qui joue de façon négative sur le développement de la région.
Pour remédier à ce manque et permettre aux enfants de Kayes de fréquenter les universités, il faut en créer dans la région d’où le plaidoyer de la diaspora de commun accord avec les populations à la base.
Cette université dont ils réclament à cor et à cri sera tournée vers les filières porteuses pour la région, notamment les mines, l’agriculture etc. ainsi, les sortants auront la chance d’avoir d’emploi à leur sortie. Les participants ont longuement discuté sur ces deux aspects de faisabilité.
Un autre point ayant retenu l’attention des participants aux EGM est la lutte contre la migration irrégulière avec ses lots de morts sur la méditerranée ou dans le désert. Ce sont là des pratiques à bannir chez les jeunes Kaysiens dont la plupart sont tentés par ce genre de migration. Ils appellent à ceux qui sont tentés à ressaisir, la migration irrégulière n’est pas la solution et ne le sera pas.
« Si vous voulez aller, passez par les voies normales quoi que cela vous coutera, ont-ils lancé. Avant de réfléchir sur les voies et moyens devant retenir les jeunes chez eux ». Pour ce faire, ils les invitent à monter des projets et chercher des partenaires financiers. En plus de cela on doit créer des usines pour employer bon nombre de jeunes au pays.
Bref, la rencontre de Kayes a été l’occasion pour la diaspora et les populations à la base de discuter de l’avenir du Mali en général et de la Région de Kayes en particulier. Pour rappel, les EGM se sont tenus du 18 au 21 décembre 2019 dans le Conseil de Cercle de Kayes. Les activités ont démarré par la marche pacifique le 18 décembre en souvenir de la commémoration de la journée internationale des migrants célébrée le 18 décembre de chaque année. Cette marche est partie de la place publique au conseil de cercle.
Ambaba de Dissongo envoyé spécial à Kayes
L’Observatoire