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Etat d’urgence et précampagne électorale : Les partis contraints à la quasi clandestinité

En décidant de la prorogation de la mesure de l’état d’urgence jusqu’au 6 juin prochain, soit à un mois du premier tour de la présidentielle, les autorités de la transition ont pris la responsabilité de plomber les activités politiques pour la période qui précède la campagne électorale.

Vendredi dernier, l’Assemblée nationale, sur proposition du gouvernement, a, au cours de sa session ordinaire d’avril, ordonné la reconduction de cette mesure de sécuritaire jusqu’en juin. Certes, cette décision des autorités  de transition s’explique légitimement par la situation exceptionnelle dans laquelle vit le Mali depuis le 11 janvier dernier. Mais, les observateurs avertis en matière électorale conviennent que cette mesure a bien une incidence sur les activités que les formations politiques mènent dans le cadre de la précampagne électorale. Car, naturellement,  elle suspend toute manifestation d’envergure de quelle que nature qu’elle soit sur toute l’étendue du territoire national. Ce, jusqu’à l’échéance fixée par la loi portant prorogation de l’état d’urgence, c’est-à-dire le 6 juin 2013.
Ainsi, pendant cette période qui coïncide avec celle de la précampagne électorale, les partis politiques ont l’obligation de mener leurs activités de manière presque clandestine. Toute chose qui fait que des observateurs se demandent de nos jours si le délai relativement court qui sépare la levée de l’état d’urgence et le scrutin présidentiel du 7 juillet prochain, pourra permettre à ceux qui sont engagés dans la course à la présence, de mener un travail de fond qui leur serve à convaincre les électeurs sur les différents projets, pour ce qui en ont. En la matière, cette situation est beaucoup plus handicapante pour les formatons politiques relativement modestes, autrement dit, celles qui n’ont pas une forte assise nationale. Par contre, les partis déjà bien implantés peuvent, malgré tout, maintenir un semblant d’animation à travers leurs structures de base  aux niveaux régional et local. En tout état de cause, il est bien clair que la précampagne électorale de 2013 aura la particularité de n’avoir pas la même ferveur que celles que nous avons connues précédemment.
Conséquemment, le scrutin du 7 juillet peut en être impacté. Surtout quand on sait que les électeurs, dans  leur écrasante majorité, se feront difficilement mobilisés par des politiques pour lesquels ils ne cachent plus leur désamour parce que considérés, à tort ou à raison, comme responsables de tous leurs malheurs. Par ailleurs, au delà du fait qu’elle fragile les partis politiques dans le cadre de la précampagne, l’instauration de cette mesure, ou du moins sa prorogation jusqu’en juin, profite beaucoup aux autorités de la transition, de l’avis de plusieurs observateurs de la scène politique nationale. Car, estiment-ils, elle leur permet non seulement de mieux canaliser les partis politiques et tous les autres groupes de pression, mais aussi et surtout d’agir en toute quiétude.
En tout cas, si l’opportunité de la mesure peut être difficilement discutée au regard du risque sécuritaire que la situation de guerre fait planer sur notre pays, l’autre revers de la médaille est qu’elle pourrait impacter négativement la précampagne électorale et partant, le scrutin présidentiel de juillet 2013.
Bakary SOGODOGO 

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