Au Mali, encore 29% des établissements de santé n’ont pas de source sûre d’approvisionnement en eau, et 17% n’ont pas non plus de toilettes/latrines améliorées. C’est ce qui ressort des résultats de l’étude pour l’élaboration de la feuille de route de mise à niveau des services eau, hygiène assainissement (WASH) dans les établissements de santé au Mali. Le document a été présenté lors d’une rencontre de Task-force sur l’état de mise en œuvre du plan d’action WASH-PCI (eau, assainissement et hygiène- Prévention et Contrôle de l’Infection) initiée par la Coalition nationale de la Campagne internationale pour l’Eau Potable et l’Assainissement (CN-CIEPA / WASH). C’était le 15 août 2024 à la direction générale de la Santé et de l’Hygiène Publique.
Nous étions en mars 2024. Le Mali, après la tenue de la 72ème Assemblée mondiale de la Santé en 2019 à Genève, avait pu mettre en œuvre six de ses engagements à hauteur de plus de 50%. Cependant, il restait cinq autres engagements dont l’état de mise en œuvre était encore inférieur à 50%. Au même moment, la réalisation de l’étude visant à guider la feuille de route pour accélérer la mise en œuvre de l’ensemble des engagements afin que le Mali puisse être au rendez-vous 2030 (accès universel aux services d’eau, d’hygiène et d’assainissement dans les établissements de soins), restait toujours attendue.
Désormais, cette étude est réalisée et la feuille de route a été adoptée. « La feuille de route de mise à niveau des services eau, hygiène assainissement (WASH) dans les établissements de santé au Mali est désormais adoptée », a déclaré Ousmane Tèmè de la sous-direction l’Hygiène publique et la Salubrité (SDHPS) de la direction générale de la Santé et de l’hygiène publique.
Ce document élaboré en avril 2024 après une longue période d’études, sur financement de WaterAid-Mali, fait état des lieux des établissements de santé au Mali, en matière d’accès à l’eau potable ; à l’hygiène et à l’assainissement adéquat. Il s’agit aussi de la gestion des déchets biomédicaux, de la prévention et contrôle des infections et de la lutte anti vectorielle.
De l’analyse de cette feuille de route, l’on retient que 46 % des établissements de santé au Mali disposent de forage fonctionnel équipé d’une pompe solaire ou électrique muni d’un château d’eau avec connexion de toutes les unités, contre 18% d’adduction d’eau type SOMAGEP (Société malienne de Gestion de l’Eau potable). Au même moment, 29% des établissements de santé n’ont pas encore de source sûre d’approvisionnement.
S’agissant de l’assainissement, il ressort de la feuille de route que 42% des établissements de santé disposent de toilettes/ latrines VIP et contre 51% modernes. « La disponibilité́ de toilettes/latrines séparées, adaptées à la gestion de l’hygiène des menstrues et adaptées aux personnes à mobilité réduite dans les établissements de santé est de 8% pour les types VIP et pour types modernes », peut-on lire dans le document, qui note également que 17% des établissements de santé ne disposent pas encore de toilettes/latrines améliorées.
En ce qui concerne la gestion des déchets biomédicaux, l’on retient la disponibilité de matériels de protection estimée à 82% pour les paires de bottes ; 69% pour les combinaisons en tissu épais ; 69% pour les lunettes de protection ; 94 % pour les gants de ménage et 80% pour les masques de protection. S’agissant des matériels de collecte des déchets biomédicaux dans les établissements de santé, l’étude révèle la disponibilité des poubelles rouges à 98% ; les poubelles jaunes à 97% ; les poubelles noires 98% ; les boîtes de sécurité à 95% et les sachets adaptés à 48%.
Pour la prévention et contrôle des infections, 53% des établissements de santé disposent de point de lavage des mains fonctionnel à l’entrée ; 83% dans la cour ; 82% dans toutes les unités et 52% dans toutes les toilettes/latrines.
Quant à l’hygiène, la feuille de route note que seulement 22% des établissements de santé disposent de plan d’amélioration des documents stratégiques pour la promotion de l’hygiène et 15% ont un plan de communication.
Pour la lutte anti vectorielle, seuls 36% des établissements disposent des portes avec grillage ; 45% des fenêtres avec grillage ; 75% de lits hospitalisation dotés de moustiquaires et 58% pour les lits de garde.
Au-delà des chiffres, cette feuille de route détermine des gaps à combler pour l’atteinte des Objectifs de développement durable d’ici 2030. « Il y a des gaps à combler. Aussi, la mise en œuvre de cette feuille de route pour le respect des engagements pris par le Mali permettra d’aligner les établissements de santé aux standards requis », a déclaré Ousmane Tèmè de la sous-direction l’Hygiène publique et la Salubrité (SDHPS) de la direction générale de la Santé et de l’hygiène publique.
Après l’élaboration et l’adoption de la feuille de route, les prochaines étapes concernent sa dissémination auprès des partenaires et acteurs concernés pour une meilleure mise en œuvre afin de permettre au Mali de combler rapidement les gaps et d’être au rendez-vous 2030.
Ousmane BALLO
Source : Ziré