Les jeunes escrimeurs du pays des Pharaons ont survolé les débats et n’ont laissé que des miettes à leurs adversaires

Combien de fois l’hymne de l’Egypte a résonné la semaine dernière au Palais des sports ? Sept, huit, dix fois : c’est difficile de donner un chiffre mais une chose est sûre, les escrimeurs et les escrimeuses du pays des Pharaons sont montés plus de dix fois sur le podium de cette 6è édition des Championnats d’Afrique junior et cadet. Au sabre, à l’épée comme au fleuret, les juniors et cadets égyptiens ont décroché des médailles d’or à tous les niveaux et leur sacre ne souffre d’aucune contestation.
«L’Egypte est la meilleure nation africaine en escrime, commentera un maître d’arme malien. Les escrimeurs égyptiens obtiennent des médailles même aux Championnats du monde et aux Jeux olympiques. En Afrique, ils sont intouchables», ajoutera-t-il. C’est dire que le sacre de l’Egypte n’a surpris personne, au contraire, il était attendu par tous les observateurs de cette 6è édition des Championnats d’Afrique junior et cadet. Cependant, on pensait que des pays comme la Tunisie, l’Algérie et dans une moindre mesure, le Sénégal avaient les moyens de contester un tant soit peu la suprématie des Egyptiens.
Mais finalement, la surprise est venue du côté du Mali et du Ghana qui ont obtenu, respectivement 5 et 2 médailles de bronze. Certes, Maliens et Ghanéens ont terminé derrière l’Algérie (2è) et la Tunisie (3è) au classement général, mais personne n’attendait ces deux sélections à pareille fête. «On n’a pas réussi à décrocher de médaille d’or, mais le fait de terminer quatrième sur onze pays participants prouve que l’escrime malienne est en progrès, soulignera le secrétaire général de la Fédération malienne d’escrime, Moussa Samaké. Contrairement à la première édition qui a regroupé huit pays en 2008, toutes les meilleures nations africaines étaient là cette année.
On aurait aimé avoir au moins une médaille d’or et faire résonner l’hymne national au Palais des sports, mais le fait de terminer devant des pays comme le Sénégal qui est une référence en Afrique sub-saharienne, est une grosse performance pour nos tireurs», insistera celui que l’on appelle familière Balla.
Sur le plan individuel, les meilleures performances du Mali sont à mettre à l’actif de la sabreuse Alima Dembélé et du fleuretiste Souleymane Sanogo qui ont décroché chacun la médaille de bronze. Les trois autres médailles maliennes ont été obtenues dans les trois armes (sabre, épée et fleuret) par les sélections nationales masculine et féminine. Présenté avant le début du tournoi comme la meilleure chance de médaille du Mali, le jeune épéiste Kélétigui Julien Diabaté est tombé en quart de finale, tout comme les deux sabreurs, Abdoul Kané et Boubacar Ballo.
Mais 24h plus tard, les trois escrimeurs se rachèteront en décrochant la médaille de bronze avec la sélection nationale. Dans son allocution d’ouverture, le ministre des Sports avait souligné l’importance de cette 6è édition des Championnats d’Afrique pour la jeunesse du continent, ajoutant qu’il est convaincu que la compétition «marquera le début d’une nouvelle ère pour l’escrime africaine».
Evoquant le nombre de pays qui ont participé au tournoi, Housseïni Amion Guindo dira qu’il a dépassé toutes les attentes et que cette mobilisation «est une preuve de l’engagement de l’Afrique pour l’escrime en général et celle du Mali en particulier». «Nous sommes une jeune nation dans cette discipline, mais notre ambition est d’entrer rapidement dans la cour des grands», martèlera le ministre des Sports, avant de féliciter la Fédération malienne d’escrime (FME) et son président Wahab Zoromé pour «les efforts consentis notamment dans la préparation et la tenue de ce grand rendez-vous africain».
Auparavant, le vice-président de la Confédération africaine d’escrime (CAE), Abdel Aziz Zouari avait rendu un vibrant hommage aux plus hautes autorités du Mali et à la Fédération malienne d’escrime pour avoir accepté d’organiser les championnats et pour l’accueil chaleureux qui a été réservé aux délégations. «La Confédération africaine d’escrime félicite le Mali qui a mis le paquet pour la réussite de cet événement.
Depuis notre arrivée dans votre belle capitale, il n y a pas eu une seule fausse note, soulignera le vice-président de la CAE. Je me ferai le devoir de rendre compte à la Confédération africaine d’escrime», ajoutera-t-il en rappelant que c’est le Mali qui avait abrité la première édition des Championnats d’Afrique junior et cadet en 2008. Huit pays avaient participé au tournoi qui a été remporté par l’Algérie devant le Sénégal et le Mali. Pour cette 6è édition, il y a donc eu trois pays de plus dont la nation la plus titrée du continent, l’Egypte.
Les escrimeurs et escrimeuses égyptiens ont été les grands absents de l’édition inaugurale et l’Algérie avait profité de cette absence pour se hisser sur le toit du continent devant le Sénégal et le Mali. L’Egypte a donc remis les choses à leur place et c’est avec une valise pleine de médailles de toutes les couleurs que les juniors et cadets égyptiens débarqueront sur les bords du Nil.

S. B. TOUNKARA

Source : Essor