Après le cri du cœur du chanteur ivoirien Alpha Blondy, les dirigeants politiques africains commencent à réagir au scandale des migrants-esclaves. Des ressortissants d’Afrique subsaharienne sont vendus aux enchères sur la place publique en Libye pour servir d’esclaves.
Il aura fallu une preuve en images pour créer le choc. Malgré de nombreux témoignages et la publication d’un rapport alarmant de l’organisme des Nations Unies chargé des migrations (OIM) dès avril 2017, la traite d’êtres humains en Libye passait sous silence. La diffusion par la chaine américaine CNN d’une vente aux enchères de ressortissants d’Afrique subsahariennesur des marchés en Libye relance le scandale. Des hommes venus du Mali, du Niger ou du Ghana sont cédés pour une poignée de dollars aux plus offrants.
Un débat
Le président du Niger qui s’est dit «fortement choqué» a demandé à ce que le sujet soit mis à l’ordre du jour du sommet Union Africaine-Union Européenne prévu fin novembre à Abidjan. Mahamadou Issoufou a été le premier chef d’Etat africain à réagir en publiant un message sur son compte Twitter.
La vente aux enchères de migrants comme esclaves en #Libye, m’indigne profondément. J’en appelle aux autorités Libyennes et aux organisations internationales, afin que tout soit mis en œuvre pour que cesse cette pratique d’un autre âge, que nous croyions à jamais révolue.
Une enquête
Le président en exercice de l’Union africaine (UA), le Guinéen Alpha Condé a de son côté exprimé son «indignation face au commerce abject de migrants qui prévaut en ce moment en Libye».
L’organisation africaine a notamment demandé aux autorités libyennes d’«ouvrir une enquête, situer les responsabilités et traduire devant la justice les personnes incriminées».
Le Sénégal veut également des clarifications sur ce scandale et demande officiellement à l’Union Africaine et l’Organisation des Nations Unies de «diligenter sans délai une enquête sur cette pratique d’un autre âge».
La situation des migrants en Libye a été maintes fois dénoncéee par le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme. Zeid Ra’ad Al Hussein avait jugée «inhumaine» la coopération de l’Union européenne avec ce pays.
france tv info