Ce dimanche 29 juillet 2018, les électeurs maliens se rendront aux urnes dans le cadre du 1er tour de l’élection du Président de la République. Ils sont donc 24 candidats dont une femme à briguer la magistrature suprême. Cette élection présidentielle se tient dans un contexte singulier. De la situation sécuritaire difficile rendant donc impossible la tenue d’un scrutin régulier sur l’ensemble du territoire national à cause de l’absence de l’administration, le processus électoral souffre d’un véritable manque de confiance entre le gouvernement et une partie de la classe politique.
Le gouvernement à travers cette histoire du fichier électoral s’est mis dans une posture qui pourra jeter un discrédit sur les résultats du scrutin du 29 juillet. Et pourtant le Premier ministre avait fait preuve de responsabilité en recevant une délégation du directoire de campagne du candidat Soumaïla Cissé en audience au cours de laquelle il n’a pas nié les récriminations contre le fichier mis en ligne par la délégation générale aux élections (dge).
Des erreurs techniques reconnues publiquement par le général Siaka Sangaré, le gouvernement notamment le Premier ministre a haussé le ton en disant qu’ils ne laisseront personne prendre en otage le processus électoral. En agissant ainsi, le chef du gouvernement créé un sérieux doute sur la volonté du gouvernement d’organiser un scrutin transparent. Ce n’est pas pour rien que la secrétaire exécutif de l’OIF, la canadienne Michealle Jean, a fait part de sa profonde préoccupation. Des rumeurs persistantes circulent sur la volonté du gouvernement de suspendre l’accès aux réseaux sociaux, voire réduire la connexion à l’internet. Aujourd’hui, les réseaux sociaux et les radios libres sont des instruments importants dans la transparence électorale. Pourquoi tant de gymnastique si l’on veut bien organiser un scrutin crédible transparent et régulier ?
Un pouvoir à légitimité contesté ou usurpé des urnes ne peut pas faire face aux défis qui assaillent la nation. Ceux qui cherchent à conserver le pouvoir et ceux qui sont à sa recherche n’ont aucun intérêt à se verser dans des manœuvres de tripatouillage des opérations de vote pour réussir un forcing.
Il est encore temps que tous les camps prennent conscience de leur responsabilité face à l’histoire afin de ne pas faire basculer le pays dans une autre crise laquelle pourra inéluctablement aboutir à la balkanisation du Mali.
Dans tout ça, la voie que les électeurs vont choisir ce dimanche sera déterminante. Si les citoyens décident de sanctionner massivement la gestion du Président IBK en votant pour d’autres candidats, il est utopique de croire que leurs voix seront détournées ou noyées dans des opérations de bourrages d’urnes. Ceux qui brandissent les menaces de répression se trompent. Rien ne peut résister à la volonté populaire. Et aucune armée ne peut vaincre un peuple débout et déterminé. Si les électeurs choisissent de renouveler massivement leur confiance au Président IBK de façon claire et transparente comme ce fut le cas en 2013, les perdants respecteront le choix des citoyens.
Les électeurs auront une grande part de responsabilité. Dans le Saint Coran, il est dit que Dieu donne toujours au peuple les dirigeants qu’il mérite. Le Prophète Mohamed (PSL) a dit que « Si tu vois une nation craindre d’appeler un injuste un injuste, alors plus rien n’est à espérer d’elle ». Il a aussi dit que « Toute nation où l’on ne rend pas la justice et où le faible n’arrache pas ses droits au fort sans peine ne sera point sanctifiée ».
La vérité rougit les malhonnêtes mais conforte les honnêtes. Chers lecteurs, ouvrons les yeux ! Réfléchissons avant de choisir ! Ne vendons pas nos voix à 2000, 5000 ou 10 000 F CFA ! Faisons en sorte que nous ne regrettons plus nos choix. Sinon demain, ça serait trop tard. Car, Dieu n’aide pas les Peuples qui dorment.
Chiaka Doumbia
Source: Le Challenger