Sollicité par les habitants du village de Diabarou – Commune de Dabia, Cercle de Kéniéba, Région de Kayes – le ‘’Réseau Joko ni Maaya’’ a informé les autorités maliennes de l’exploitation anarchique des ressources minières du Mali, par des étrangers. «Il urge de prendre des mesures à hauteur de souhait afin de mettre fin à l’exploitation anarchique des ressources minières du Mali par les étrangers sans aucune autorisation».
Ce cas ne constitue que la partie visible de l’iceberg. Ce qui se passe dans plusieurs localités des régions de Kayes et de Bougouni, sous le regard complice de certaines autorités, se passe de tout commentaire. La Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (Cenozo) a appuyé des enquêtes journalistiques qui mettent la lumière sur les conséquences découlant de l’exploitation des ressources minières, en toute illégalité au Mali. Ces enquêtes, consultables sur le site internet de la Cenozo, sont largement édifiantes sur l’ampleur des conséquences de ce fléau.
A Kéniéba, Bougouni, Kolondiéba, Yanfolila, les populations ont crié jusqu’à perdre la voix pour dénoncer la dégradation de leur environnement. Le Collectif des cinq villages victimes des Chinois à Kéniéba-cercle a saisi le Président de la Transition et le Premier ministre, chef du gouvernement à travers des correspondances déposées respectivement en juin et avril 2023 au service à courrier de la Présidence et à celui de la Primature. Le Médiateur de la République a été également saisi.
Les pratiques dénoncées par ces populations désespérées sont le fait d’étrangers venant de pays qui imposent souvent des restrictions de voyage aux commerçants maliens, ferment les yeux sur les violations des législations nationales et internationales par leurs ressortissants. Ces prédateurs venus d’ailleurs ont des complicités au sein des cadres nationaux, des élus locaux, des chefs traditionnels et religieux, des responsables de jeunes et de femmes. Chacun prend sa part du butin. Une vermine plus pernicieuse que les braqueurs dans les grandes villes et sur les axes routiers ! Ces individus véreux prennent des millions ou des milliards pour fermer les yeux sur l’exploitation anarchique de nos ressources minières. Ils se fichent superbement des générations actuelles et à venir. Plus grave, les cadres honnêtes qui refusent d’intégrer ce gotha de «malfaiteurs en col blanc» sont sanctionnés sans autre forme de procès. Oui, des criminels ! Ni plus ni moins !!!
Des choses inimaginables se passent au Mali sur ce registre. Hélas, les réponses apportées par les autorités sont loin d’être à hauteur de souhait. Il ne sert à rien de se voiler la face ou de continuer à se bercer d’illusions. Il s’agit d’une question de courage et de volonté politique. Si le gouvernement de la République du Mali le veut bien, il peut volontiers mettre fin à l’exploitation anarchique de nos ressources minières. A titre d’exemple, le Maire de la Commune urbaine de Koulikoro, Elie Diarra, a mis fin aux activités de dragage des chercheurs d’or sur le fleuve Niger dans le ressort de sa collectivité.
Chiaka Doumbia