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Entre Nous : 18 août 2020 : deux ans après !

18 août 2020 -18 août 2022 ! Il y a exactement deux ans, en début d’après-midi, un groupe de militaires s’introduisait dans la résidence privée du président Ibrahim Boubacar Kéita. Pour procéder à son arrestation. L’insurrection populaire qui ébranlait le pays, notamment la capitale semblait avoir atteint son point de non retour.

Le convoi de véhicules dans lequel se trouvait la voiture du Chef de l’Etat a traversé la ville en direction du Camp Soundiata Kéïta de Kati. Tard dans la nuit, le Président IBK, en boubou blanc, est apparu dans une allocation télévisée pour présenter sa démission, annoncer la dissolution de l’Assemblée nationale et celle du gouvernement.

Ensuite, un groupe de cinq officiers a fait une déclaration lue par son porte-parole, Colonel-major Ismaël Wagué. Regroupés au sein du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), les cinq colonels annonçaient ainsi la prise du pouvoir. Après avoir égrené les maux dont souffre la République, le CNSP a promis une transition civile et des élections générales dans un «délai raisonnable».

Le 19 août 2020, le Colonel Assimi Goïta au cours d’une rencontre avec les secrétaires généraux des départements ministériels dans la salle de conférence du ministère de la Défense et des Anciens combattants, s’est présenté comme Président du CNSP. Il confirme la volonté des militaires de transmettre le pouvoir à une transition civile car ayant, eux, à faire d’autres fronts.

Deux ans après le «parachèvement» de l’insurrection populaire du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP) par ces jeunes officiers, les incertitudes demeurent  aux plans institutionnel et diplomatique. Les questions sociales, elles, restent   pendantes et le défi sécuritaire est toujours d’actualité.

Choix du CNSP, le Président de la Transition, Bah N’daw, a été destitué en mai 2021 en même temps que son gouvernement par le Vice-président qui assume depuis lors les fonctions de Chef de l’Etat. Après une période de 18 mois, dite de rectification, la transition a été prorogée de 24 mois à compter de mars 2022 suite à un bras de fer avec la Cedeao suivie par une partie de la Communauté internationale.

Deux ans après le 18 août 2020, le Mali souffrant déjà d’une crise à multiples facettes depuis une décennie se voit confronté à des tensions avec plusieurs pays et instituions suite à la détérioration de ses relations avec la France. A côté des narratifs contradictoires, il y a beaucoup de non-dits. Les enjeux sont devenus tels que nombre d’analystes craignent que le territoire national ne soit un terrain de confrontation entre les puissances mondiales.

A l’intérieur du pays deux ans après le 18 août 2020, les Maliens restent divisés. Ils polémiquent sur tout et rien. Les Assises Nationales de la Refondation se sont tenues sans une frange de la société civile. Le processus de rédaction de la nouvelle constitution est lancé sur fond de divergences. Aucune réforme majeure n’est effective à ce jour.

Les autorités de Transition ont déployé des efforts pour équiper l’Armée malienne et leur volonté de renforcer les capacités des Forces armées de défense et de sécurité est à saluer. Mais en dépit des multiples opérations militaires, la situation sécuritaire reste préoccupante. Des groupes armés radicaux continuent de semer la désolation et la tristesse à travers le Mali. Une grande partie du territoire national échappe encore au contrôle de l’Etat.

Deux ans après le 18 août 2020, les prix des produits de première nécessité connaissent une flambée sans précédent. Si la conjoncture internationale justifie cette situation inflationniste dans presque tous les pays du monde, les consommateurs maliens peinent à comprendre les spéculations sur certains produits locaux.

En somme, deux ans après la chute d’Ibrahim Boubacar Kéita, le pays n’est pas encore sorti de l’ornière. Car il n’est pas toujours facile de sortir d’un trou. Puisse Dieu inspirer la sagesse aux Maliens afin qu’ils cessent les querelles de clochers pour faire face à l’essentiel !

Par Chiaka Doumbia

Source: Le Challenger

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