Un parti politique, pas le moindre, l’ADP-Maliba, vient de lâcher IBK. Il a claqué la porte de la majorité présidentielle suite aux manifestations violemment réprimées de l’opposition qui ont conduit à d’énormes dégâts humains et matériels. La formation politique du richissime Aliou Boubacar Diallo reproche au régime en place de n’avoir pas écouté ses propositions de sortie de crise.
« La voix du parti n’a pas été entendue dans une ambiance délétère entre majorités, EMP, CFR et CPM », a déploré Youba Ba, président de l’ADP-Maliba. Or, selon lui, le président d’honneur du parti, Aliou Boubacar Diallo a, dès le début de la crise, proposé la dissolution de la Cour constitutionnelle et l’organisation d’élections législatives partielles dans les localités où il y a eu des contestations. Ces mêmes propositions, déplore Youba Ba, bien qu’ayant été reprises par la CEDEAO, n’ont pas été appliquées par le chef de l’État.
Pour ce parti, on aurait pu éviter le drame du 10 et 11 juillet si ces propositions étaient appliquées. Aussi, le parti, après avoir condamné toutes les tueries, les saccages, les destructions, « exige l’ouverture d’une enquête indépendante menée par les acteurs des deux tendances, des représentants de la société civile, de la police et des experts de la communauté internationale pour situer toutes les responsabilités suite à ces tueries par balles réelles ».
Face à ces évènements, le parti a décidé de prendre ses distances avec la majorité présidentielle. « À cet égard, conformément aux résolutions de la réunion extraordinaire de son comité exécutif tenue le 13 juillet 2020, après consultation des coordinateurs régionaux du parti aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays et en accord avec les grands soutiens du parti de Nioro du Sahel à Taoudenit, l’ADP-Maliba, en toute responsabilité, décide de se retirer de la majorité présidentielle à compter de ce jour (13 juillet) 2020 », a déclaré l’ancien ambassadeur du Mali en Mauritanie. À en croire son président, l’ADP-Maliba promet de « s’ériger en sentinelle de la liberté et de la démocratie de manière indépendante pour servir le Mali et réconcilier ses enfants ».
Il faut rappeler qu’après sa création en 2013, le jeune parti a soutenu le Président IBK lors des présidentielles de 2013. Trois ans après, il a viré à l’opposition où il a joué un rôle important, surtout pendant la plateforme AN TE A BANNA. Après avoir participé au Dialogue national inclusif en 2019, le parti a quitté le navire de l’opposition pour le camp d’IBK qu’il vient encore de lâcher.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays-Mali