Les disciplines scientifiques sont généralement la bête noire de beaucoup de filles. Elles évitent les disciplines scientifiques qu’elles perçoivent comme relativement plus «difficiles». Il y a exigence de dissiper cette crainte non justifiée chez les jeunes filles.
La Commission nationale malienne pour l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et de la culture (UNESCO) et pour l’Organisation islamique pour les sciences, l’éducation et la culture (ISESCO), en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le bureau UNESCO de Bamako, organisera en septembre prochain la première édition du concours national scolaire «Miss sciences 2018».
Le lancement officiel du concours national présidé par le ministre Assétou Founè Samaké Migan, a eu lieu jeudi dernier à l’Hotel Radisson Blu. «Miss sciences 2018» suscitera le goût et l’intérêt des disciplines scientifiques chez les jeunes filles. Il favorisera leur orientation vers les filières scientifiques et les carrières scientifiques. Le but est de valoriser les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM). La compétition mettra aux prises les 60 meilleures élèves filles des classes de 3è, 6è, 8è et 10è années. Elles seront sélectionnées dans les 20 académies d’enseignement de notre pays. Les mathématiques, la physique, la chimie et la biologie sont les disciplines soumises au choix des candidates. Pour participer à «Miss Sciences 2018 », la candidate doit avoir une scolarité normale. Elle ne doit pas avoir redoublé une classe. Elle doit avoir une moyenne annuelle supérieure ou égale à 14/20 pour passer en classe supérieure. Elle doit avoir dans les différentes matières du concours une moyenne annuelle supérieure ou égale à 14/20. Tels sont les critères exigés par l’Inspection générale de l’éducation nationale (IGEN). A l’issue du concours, une «Miss Sciences 2018» et ses deux dauphines seront choisies dans chacune des classes de 3è, 6è, 8è et 10è années. Chaque lauréate recevra des cadeaux. La compétition est gérée par un Comité de coordination scientifique qui comprend les structures de promotion des femmes dans les domaines de la science et de la technologie.
La secrétaire générale de la Commission nationale malienne pour l’UNESCO-ISESCO, Mme Diallo Kadia Maïga, a rappelé que l’éducation est la première priorité. Elle est un droit fondamental, la base pour construire la paix et faire progresser le développement durable. Seules 17 femmes ont obtenu un prix Nobel de physique, chimie ou de médecine depuis la physicienne et chimiste franco-polonaise Marie Curie en 1903 contre 572 hommes, a déploré la coordinatrice de «Miss sciences 2018» qui a ajouté qu’aujourd’hui 28% des chercheurs du monde sont des femmes.
Cette disparité et cette inégalité s’expliquent par le fait que trop de filles sont bloquées par la discrimination, les préjugés, les normes sociales et les attentes. Ces valeurs négatives influent sur la qualité de l’éducation que les jeunes filles reçoivent et les matières qu’elles étudient.
La sous représentation des filles dans l’éducation aux STEM est profondément enracinée et freine les progrès vers le développement durable, a soutenu Mme Diallo Kadia Maïga. «Alors que nos filles et nos femmes sont des actrices clés de la création de solutions pour améliorer nos vies et générer une croissance verte. Elles constituent le plus important groupe de population non sollicité destiné à fournir les prochaines générations de professionnels des STEM. Nous devons investir dans leur talent», pense la secrétaire générale de la Commission nationale malienne pour l’UNESCO-ISESCO.
Mme Diallo Kadia Maïga a précisé que le concours national scolaire «Miss sciences 2018» s’inscrit dans cette logique. Après avoir fait observer une minute de silence à la mémoire du Pr Ogobara Doumbo, un des plus éminents scientifiques de notre pays, décédé le 9 juin dernier à Marseille (France), le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a rappelé que notre pays a d’énormes potentialités scientifiques qui doivent être exploitées et mises au service du développement. Le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, à travers le département de l’Enseignement supérieur, a initié beaucoup d’actions en faveur de la promotion de la science, de la technologie et de l’innovation. Le programme repose sur l’élaboration et l’approbation de la politique nationale de la science, de la technologie et de l’innovation et son plan d’action 2017-2025, la mise en place et le fonctionnement d’un fonds pour booster la recherche scientifique, le Fonds compétitif pour la recherche et l’innovation technologique (FCRIT). Il est salutaire de mettre en place un Centre national d’éducation à la robotique, la journée de la renaissance scientifique de l’Afrique et la fête des sciences et le concours national «Miss sciences 2018».
Le concours «Miss Sciences 2018» permettra à nos filles de s’inscrire davantage dans les filières scientifiques au niveau de nos écoles. Le nombre de femmes scientifiques de notre pays va augmenter à hauteur de souhait. «A vos marques, préparez-vous pour affronter au mieux ce concours. Inscrivez-vous davantage dans les filières scientifiques pour un Mali meilleur dans la science, la technologie et l’innovation», a conclu Pr Assétou Founè samaké Migan.
Le défilé des jeunes portant des pancartes vantant les différentes disciplines scientifiques et les photos de quelques femmes scientifiques de notre pays, leurs domaines de compétence et le témoignage d’une femme scientifique ont été le clou du lancement officiel du concours.
Sidi Y WAGUÉ
Source: Essor