Le Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESUP) observe, depuis mardi dernier, une grève de 5 jours. Ce débrayage coïncide avec la fermeture des établissements d’enseignement supérieur pour raison de propagation de la Covid-19 dans notre pays. Nonobstant cette situation, cet arrêt de travail impacte les travaux de recherche des enseignants.
Le secrétaire général du comité exécutif du SNESUP, Dr Abdou Mallé, espère qu’avec la reprise des négociations ce jeudi, les positions pourraient se concilier. Parmi les points de revendications, il y a les points statutaires qui concernent l’application de la grille plancher 1.368 et plafond 3.000 aux enseignants-chercheurs, l’application immédiate des articles 66 et 97 du Statut des enseignants-chercheurs en vue de l’augmentation de 20% de la grille indiciaire et de 2 ans de l’âge de la retraite pour les professeurs/directeurs de recherche et les maîtres de conférences/maîtres de recherche.
L’application immédiate de la prime de recherche, conformément à l’article 34 du décret N°2017- 0850/P-RM du 09 octobre 2017 fixant les modalités d’application du Statut des enseignants-chercheurs, le payement des arriérés d’heures supplémentaires, des tâches liées aux examens et la régularisation des salaires, le rétablissement immédiat des retenues arbitrairement opérées sur les salaires des doctorants de l’Institut national de formation en sciences de la santé (INFSS) et le déblocage des demandes de congés de formation, figurent parmi les revendications Les syndicalistes revendiquent également l’alignement immédiat des salaires des agents fonctionnaires de l’Institut des hautes études et de recherches islamiques Ahmed Baba de Tombouctou, hiérarchisés en octobre 2019, l’effectivité du payement des salaires des travailleurs contractuels de l’Institut d’économie rurale (IER) par la subvention de l’état.
Concernant le recrutement et le plan de carrière, le SNESUP souhaite le dessaisissement immédiat du directeur du Centre national des concours de la Fonction publique de la gestion du dossier d’intégration dans la Fonction publique des 59 travailleurs contractuels pour «incapacité avérée», la gestion des dossiers des contractuels en instance, y compris ceux de 2015-2020 pour leur intégration dans la Fonction publique. S’y ajoutent la hiérarchisation des Attachés de recherche et des Assistants par la relecture de l’article 15 du décret N°2017-0850/P-RM du 09 octobre 2017 fixant les modalités d’application du Statut des enseignants-chercheurs, l’affectation immédiate des enseignants-chercheurs recrutés en 2017 dans les hôpitaux, l’effectivité du fonds «études et Recherche » pour les institutions d’enseignement supérieur et de recherche. Concernant la sécurité, le SNESUP exige l’opérationnalisation du plan de sécurisation de l’espace universitaire, la sécurisation du patrimoine foncier des universités, des grandes écoles et des institutions de recherche ainsi que l’attribution de blouses et de badges au personnel.
Une revendication est relative à la gouvernance qui prend en compte notamment l’effectivité de la régularisation de la situation administrative et financière des agents de l’Institut d’économie rurale (IER), du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), de l’Institut national de santé publique (INSP), de la Faculté de médecine et d’odonto stomatologie et de la Faculté de pharmacie (FMOS/FAPH), de l’ENI-ABT. Le syndicat souhaite aussi le respect des cadres organiques des structures. Mercredi dernier, dans la cour de la Faculté de droit public (FDPU), le calme était plat. L’étudiant Sani Hamet Sanoussi que nous avons interrogé, a déploré cette grève. «Nous sommes les victimes de cette situation car cela nous met en retard. Nous souhaitons un accord entre les parties afin que les cours reprennent», a-t-il indiqué, avant d’ajouter que ce débrayage entrave la tenue des activités scientifiques même en cette période de crise sanitaire. Un responsable à l’administration de la FDPU a indiqué tacitement l’inopportunité de cette grève car, a-t-il argumenté, les cours sont déjà suspendus du fait de coronavirus.
Mohamed D. DIAWARA
Source : L’ESSOR