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Énième prorogation du mandat de la 5e législature: Quand Soumi et consorts insultent le Peuple malien

C’est désormais chose faite. Les cartes d’électeurs ne seront plus opérationnelles en matière d’élections législatives  jusqu’au 2 mai 2020. Le projet de loi portant prorogation du mandat des Députés adopté en Conseil des Ministres extraordinaire du vendredi 7 juin 2019, sous prétexte du caractère de force majeure lié aux  difficultés entravant le respect scrupuleux des dispositions constitutionnelles et législatives et d’une prétendue  nécessité d’assurer le fonctionnement régulier de l’Assemblée Nationale, vient de passer à l’Hémicycle comme une lettre à la poste.

 

Après une première prorogation de six mois sur l’avis controversé de la Cour Constitutionnelle, les « ex-élus du Peuple »  viennent, derechef, à travers  la carte blanche  du Gouvernement par son projet de loi, de voter avec une unanimité stupéfiante en faveur d’une énième  prorogation de leur mandat pourtant épuisé depuis fin décembre 2018.

Ledit projet soumis à l’Hémicycle par le Régime d’Ibrahim Boubacar Kéïta, dans ses soucis officieux de bénéficier, en contrepartie d’un secours au processus de la révision constitutionnelle en vue a été voté, hier, jeudi 27 juin 2019, par les Députés à 123 voix pour, 19 abstentions et 0 contre. Ce coup d’oukase éhonté que l’Exécutif central de Bamako vient de donner aux Députés expose, d’une autre manière, la relégation totale des citoyens au second plan  et aussi la destruction programmée des piliers de la Démocratie acquise à prix de sang.

Quand l’opposition malienne opte pour une et son contraire à la fois !

Au Mali, l’existence d’une opposition républicaine n’est qu’une manière d’amuser la galerie ;  car, chacun de nos acteurs politiques ne fait que chercher  la partie propice du plat à sa manière. Ce point de vue, pour qui veut bien voir les choses, est irréfutable.

En effet, force est d’admettre que l’attitude observée par les Députés des différents groupes parlementaires de « l’opposition », à travers les 123 voix pour, 19 abstentions et 0 contre, est plus qu’une insulte proférée par les occupants des sièges de l’Hémicycle au Peuple malien en général et aux martyrs de la Démocratie qui dorment à Niarela en particulier si, toutefois, on se réfère au sang versé dans la croisade sociale lancée par les citoyens et qui a engendré cette ère démocratique d’où l’expression « Pouvoir du Peuple ,par le Peuple et pour le Peuple » confère à ce  Peuple payeur d’impôts, le  centre de tout.

Cette dictature planifiée par l’Exécutif, en complicité avec les désormais ex-Représentants du Peuple, ne montre-t-elle pas le début d’un véritable autoritarisme innommable ?

La danse de devant derrière optée par le natif de Niafounké, Soumaïla Cissé, qui déclarait récemment, lors d’une rencontre avec  la presse, que son mouvement  politique et ses alliés de tous bords s’opposent audit projet de loi, n’est qu’en quelque sorte un soutien de prise en otage du Peuple avec le Régime en place au profit de son fauteuil de Chef de file de l’opposition agrémenté annuellement par une cagnotte des 500.000.000 de nos francs CFA des pauvres contribuables pour qu’il veille au respect des dispositions constitutionnelles  devant conduire à un environnement républicain .

En soulignant lors de ladite conférence de presse que le projet de loi portant prorogation du mandat des Députés est d’abord une violation grave de l’Accord Politique de Gouvernance, mais aussi et surtout une négation des prérogatives du Dialogue politique inclusif, l’Honorable Soumaïla Cissé a également déploré que la Cour Constitutionnelle qui reste la plus haute  juridiction du pays  n’ait pas été consultée alors que le sujet a un caractère constitutionnel naturel .

Alors, en constatant  le manque de l’habillage juridique, comment et pourquoi les ‘’Députés’’ en général et le pseudo vigile pour les valeurs démocratiques, Soumi et consorts des différents groupes parlementaires, ont soutenu ce projet bancal au  lieu d’observer au moins le respect envers leurs électeurs à travers un « contre » ?

Et sachant bien que c’est une véritable logique juridique qui est attachée à la durée des mandats des élus et que cette prorogation abusive  viole la Loi Fondamentale et méconnaît les dispositifs communautaires comme le Protocole sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance additionnel au Protocole relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des conflits de Maintien de la Paix et de la Sécurité qui stipule en son article que les élections à tous les niveaux « doivent avoir lieu aux dates ou périodes fixées par la Constitution ou les lois électorales ».

Sur ce parchemin, la faible affluence constatée lors de la dernière élection présidentielle née de la perte de confiance des électeurs aux politiques, risque de s’évoluer négativement ; car, chaque Malien sait désormais qu’IBK et son clan ne sont pas les seuls à violer la Constitution.

Haro sur la politique de la bedaine !

Seydou Konaté

LE COMBAT

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