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Energies renouvelables : la transition énergétique à l’horizon 2030

Avec un taux d’électrification national d’environ 42% mais d’à peine 17% en milieu rural, le niveau d’accès aux services énergétiques au Mali demeure encore en deçà des attentes et indicateurs nationaux. Alors que la demande annuelle moyenne est de 15%, selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA). Face à cette insuffisance, les spécialistes, indiquent que les énergies renouvelables dont l’exploitation demeure un défi, est un moteur de la relance durable pour une croissance économique du Mali.

Les analyses sur l’approvisionnement total en énergie primaire indiquent une dépendance, dans une large mesure, vis-à-vis des forêts nationales non durables, des produits pétroliers importés et, dans une plus faible mesure, des importations d’électricité de la Côte d’Ivoire. En matière de consommation énergétique, le secteur résidentiel représente 72.5 % de consommation et celui du transport qui consommait 13.5 % représentaient 86 % de la demande totale en 2014 selon les données d’International Agency of Energy (IAE).

En 2015, selon un rapport d’International Agency of Energy, paru en 2017, le taux d’accès à l’électricité à Bamako, était d’environ 85%. Il restait en-dessous de 50 % dans les régions de Kayes et de Tombouctou, où les chiffres, se situent respectivement à 25% et 13 %. Le faible niveau d’accès à l’électricité dans les régions qui ne sont pas encore raccordées au réseau national offre des opportunités positives de déploiement d’énergies renouvelables à grande échelle.

L’emplacement géographique du Mali offre d’importantes opportunités qui lui permettent de jouer un rôle clé dans le développement d’un marché régional de l’électricité. L’exploitation du potentiel en ressources solaires, éoliennes et biométriques à l’Horizon 2030, peut réduire la pauvreté au Mali. Elle pourrait favoriser l’amélioration des moyens de subsistance des populations, et servir d’exemple de développement de l’énergie durable pour tous les pays du Sahel. L’inventaire des énergies renouvelables révèle un potentiel quantitativement très significatif sur l’ensemble du pays avec cependant, des disparités en fonction des sources d’énergies renouvelables, souligne l’IRENA. Même si elles n’ont jamais été comptabilisées dans les bilans énergétiques, elles pourraient avoisiner les 3% de l’électricité conventionnelle produite.

Les solutions renouvelables ou hybrides décentralisées peuvent constituer, l’alternative la moins coûteuse pour l’électrification rurale qui est du ressort de l’Agence Malienne pour le Développement de l’Énergie Domestique et de l’Électrification Rurale (AMADER). En effet, le potentiel de l’énergie solaire y représente à lui seul 5 à 7 kWh/m2/jour, de quoi offrir à la population 7 à 10 heures d’éclairage chaque jour. Or seuls 5 % de ce potentiel de production d’énergie renouvelable est exploité aujourd’hui dans le pays.

Le Plan d’Action National d’Énergies Renouvelables (PANER) du Mali vise à multiplier sur la période 2010-2030, la production d’énergie renouvelables par 9 soit 1 416 mégawatts à travers le système classique et par 30 soit 600 MW sur le système hors-réseaux. Cela passe par les développements et l’adoption d’un code du réseau électrique pour instaurer un cadre plus propice aux investissements privés dans les énergies renouvelables.

L’UEMOA entend engager la transition énergétique à l’horizon 2030, avec un objectif de 82 % de couverture provenant d’énergies renouvelables, y compris les grandes centrales hydroélectriques. L’organisation a mené une étude sur l’implantation de grandes centrales solaires, identifiant cinq sites, dont le Mali, pour une capacité totale de 574 mégawatts (MW), dont la mise en service est prévue d’ici 2030.

Dans un document intitulé « évaluation de l’état de préparation aux énergies renouvelables au Mali », paru en septembre 2019, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) souligne que l’agriculture et les services représentent environ 80% du PIB du Mali alors que la consommation finale d’énergie pour ces deux secteurs reste inférieure à 8%. Le système électrique du Mali comprend un réseau national détenu et exploité par Énergie du Mali S.A. (EDM S.A.), qui approvisionne 35 villes, dont Bamako. EDM S.A. gère également 31 centres isolés équipés de groupes électrogènes diesel et 2 centres approvisionnés par la Côte d’Ivoire qui garantit une capacité minimale de 50 MW suite à un accord en 2017. Durant la même année, les importations depuis la Côte d’Ivoire ont atteint 333.18 GWh. Pour les centres isolés, la capacité installée totale s’élevait à seulement 70 MW en 2015, cette électricité provient de petites unités de 0.74–14.5 MW, soit environ 7.6 % de la production totale de l’EDM.

La centrale hydroélectrique de Manantali a le potentiel de produire 800 gigawattheures (GWh) par an, et possède plus de 1 500 kilomètres (km) de lignes de transport à 225 kilovolt (kV), une avancée majeure dans le domaine de l’énergie.

Le développement du marché des énergies renouvelables est largement tributaire du potentiel exploitable des ressources naturelles du Mali et des technologies de conversion de sources d’énergie en services. Il dépend également du cadre réglementaire et les avantages qu’offre ce dernier au secteur privé.

Andiè A. DARA

Source: Bamakonews

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