En République démocratique du Congo, le président Joseph Kabila a annoncé, ce mercredi 23 octobre 2013 au matin, la constitution prochaine d’un gouvernement « de cohésion nationale ». Une déclaration faite devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. Cette nouvelle équipe comprendra des représentants de la majorité, de l’opposition et de la société civile.
Ce gouvernement d’un type un peu particulier était l’une des demandes issues du processus de concertation nationale, qui s’est tenu pendant un mois. C’est le résultat d’un dialogue entre le pouvoir et une partie de l’opposition.
Joseph Kabila a choisi de répondre favorablement à cette demande. Il s’est engagé à ce que des membres de l’opposition et de la société civile fassent partie de ce futur gouvernement, sans donner de noms. On attend donc, désormais, que soient précisés les contours exacts de ce futur gouvernement.
Dans la salle, la mesure a été fortement applaudie. Une partie de l’opposition, en effet, espère que ce nouveau gouvernement corrigera un manque de légitimité après les élections contestées de 2011.
Cette mesure ne fait pas l’unanimité pour autant. Certains s’inquiètent du fait qu’en faisant participer l’opposition à ce gouvernement, on tue finalement quelque peu l’exercice de la démocratie (un gouvernement, et en face, une opposition).
Plus de parité en politique
Parmi les autres mesures importantes annoncées ce mercredi, on retrouve une série de grâces présidentielles, une autre demande de la société congolaise. Là aussi, on attend des détails pour savoir qui exactement pourra en bénéficier.
Et puis, Joseph Kabila a également donné son accord pour que la dépouille de Mobutu soit rapatriée au Congo, comme celle de Moïse Tshombe, l’ancien Premier ministre. Là encore, les applaudissements ont été très forts dans la salle lorsque cette mesure a été annoncée.
Enfin, l’engagement est pris pour un peu plus de parité dans les institutions de la République. Joseph Kabila a demandé qu’il y ait désormais 30% de femmes sur les listes de chaque parti.
Beaucoup de mesures très différentes ont été annoncées ce mercredi, une douzaine au total. Il va donc falloir voir comment elles seront mises en place.
Fermeté vis-à-vis des mouvements armés
Le président Kabila a profité de cette allocution pour évoquer la situation dans l’est du pays. Il a tenu un discours très ferme en ce qui concerne la rébellion du M23, notamment. Joseph Kabila a parlé de la nécessité que tous les groupes armés rendent les armes au plus vite, volontairement. Sinon, le Congo n’hésiterait pas à le faire, à recourir à la force.
Il a également rappelé que la République démocratique du Congo ne transigera pas sur l’amnistie. Il refuse d’accorder une amnistie aux rebelles ayant commis des crimes. Un discours robuste, encore une fois accueilli par des applaudissements.
Source : RFI