Aujourd’hui les maliens dans leur majorité ne savent plus à quel saint se vouer. Quatre ans de transition, les maliens sont résilients pendant que les autorités de la transition sont dans le confort. La transition dans un pays démocratique et de droit est un moment exceptionnel qui ne doit pas durer. Malheureusement, le Mali est dans la transition depuis le 15 août 2020 suite à un coup d’État militaire contre le régime de feu IBK, lequel est un acte qualifié par la Constitution du Mali de ‘’crime imprescriptible contre le peuple’’. Dans leur première déclaration, les putschistes avaient promis une transition civile et courte pour retourner dans les casernes. De 18 mois accordés nous sommes à quatre ans de transition, et pendant que le peuple vit dans la précarité totale, les autorités de la transition sont dans les conforts.
Depuis le début de cette transition, nous avions alerté les autorités de diminuer les salaires du président de la Transition, des ministres, des membres du Conseil national de la transition. Car, les auteurs du coup d’État sont venus par les armes et cela ne doit pas leur permettre de s’enrichir sur le dos du peuple. Une chose qui encourage d’ailleurs les coups d’État dans notre pays. Parce qu’au lieu d’être inquiet pour avoir commis un crime imprescriptible, non, ces auteurs non seulement s’accaparent des postes juteux de l’État mais aussi s’auto-promettent au grade supérieur de l’armée dont celui de général. Ce qui n’est pas du tout normal. En 2012, à l’issue d’un coup d’État un capitaine a été bombardé au grade de général. Alors on se demande quelle mérite pour avoir ce grade. En réalité, les autorités de la transition devraient être des hommes et femmes désintéressés de la chose publique pour avoir davantage la confiance du peuple.
Le fond de souveraineté de la présidence
Les auteurs du coup d’État d’aout 2020 sont des Colonels. Alors que le grade de colonel au Mali est un officier supérieur de l’armée. De ce fait, ces auteurs devraient continuer avec leur salaire de grade militaire pour diriger la transition et cela à n’importe quel poste qu’ils occuperont. Le colonel Assimi Goita n’a pas montré l’exemple dans ce sens. Lorsqu’il était le vice-président, d’emblée il a instauré un cabinet budgétivore qui a été critiqué par beaucoup de maliens en son temps. Après neuf mois, il est devenu le président de la Transition suite à un coup d’État bien sûr contre son prédécesseur, le vieux Bah N’Daw. Ce dernier a prêté serment devant les juges, le peuple pour respecter le délai restant de la transition à savoir les 18 mois. Malheureusement il occupe toujours ce poste et la transition semble être une transition interminable. Dans son premier discours, il déclare qu’il abandonne les deux tiers du fonds de souveraineté au profit des œuvres sociales. Le hic est que ce fonds n’appartient ni à un président de la République encore moins à un président de la transition. « Je pense qu’il a endormi l’opinion nationale en disant qu’il renonce aux deux tiers de ce fonds pourtant ce n’est pas à lui. Il devrait plutôt dire qu’il va continuer avec son salaire de grade de colonel durant la transition. Mais on voit qu’il est en train de se faire un nom à travers les dons de forages et autres avec ce fonds. Le mieux serait de supprimer peut être ce fonds ou de l’orienter vers un département ministériel chargé des actions sociales », nous confie Issiaka Fané, un chauffeur. Alors, il devrait montrer l’exemple du fait que le pays est dans non seulement une crise sécuritaire mais aussi une crise économique.
Les membres du gouvernement dans le confort
Lorsqu’ils ont inventé le mot malikura pour encore endormir le peuple, les ministres sous la transition devraient recevoir le moitie de salaire d’un ministre dans le temps normal. Parce qu’on suppose qu’ils sont là pour décaper certaines situations et s’ils touchent le salaire normal, alors il faut s’attendre à une transition interminable. Car, tout le monde aime l’argent et leur souhait serait que le pays fasse 30 ans dans la transition. Mais malheureusement, tôt au tard ça va finir. « Ce sont les autorités d’une transition qui devraient faire un maximum de sacrifice dans un temps déterminé pour le retour du pays à l’ordre constitutionnel. Aujourd’hui nous sommes dans la crise énergique et les autorités de la transition n’y connaissent rien parce qu’elles disposent toutes de groupes électrogènes. La population est dans l’angoisse totale, dans la chaleur et je peux dire qu’aucune de ces autorités ne subissent les conséquences de la coupures de courant. Visiblement on voit que toutes les autorités de la transition sont en train d’engraisser », nous explique Djahara Dembélé, une coiffeuse.
Les membres du CNT s’enchérissent
Depuis le début de la transition, les autorités de la transition ont violé eux même, le décret portant désignation des membres du Conseil national de la transition (CNT). Les 121 membres au début de la transition étaient composés majoritairement de militaires. Il y a eu le favoritisme, le clientélisme, le copinage etc.. En octobre 2022, le nombre de 121 conseillers est passé à 147 soit 26 nouveaux membres additifs. Quelle gâchis pour un pays en crise. Les membres de ce CNT qui devrait être un organe de contrôle sur la gestion du gouvernement de la transition touche le montant des députés élus démocratiquement. « Ils ont ramassé les gens dans les rues pour les nommer conseillers dans le CNT, certains n’ont jamais eu de boulot qui pouvait leur procurer 300 000 F par mois mais ils touchent plus de deux millions de franc CFA. Est-ce que logiquement ces derniers veulent que la transition finissent ? Jamais ! D’ailleurs, ils seront parmi les gens qui sèment le chaos dans le pays pour que le pays reste dans cette situation voire dans cette transition parce que leur marmite contient de la bonne saveur grâce à l’argent du peuple », énonce Adama Sylla, un entrepreneur. « Je suis très déçu de nos autorités de la transition en commençant par le président de la Transition et autres. Mais qu’ils sachent que Dieu Est là. En attendant, les juges doivent se saisir du dossier des indemnités illégales des membres du CNT qui doit être remboursées. On se connait dans ce pays, il y a des gens dans le CNT qui à quatre ans seulement de transition, ont fini avec leurs chantiers pourtant ils étaient là depuis plus de 40 ans sans pouvoir avoir une seule parcelle. C’est pourquoi on peut affirmer que la majorité des autorités de la transition ne sont pas là pour le Mali et ne seront pas pour le Mali. Ils sont là pour leur poche et aujourd’hui ça va mieux chez eux pendant que le peuple, dans tous les secteurs d’activités souffre », déclare, Yaya Bamba, un fonctionnaire.
Par ailleurs, il faut reconnaitre que le dossier des indemnités du CNT a déçu le peuple qui attend que les juges se saisissent du dossier. Retenons que les partis politiques, les organisations de la société civile ont exprimé leur mécontentement face à cet enrichissement illicite de la part des membres du CNT qui doivent être de vraies patriotes pour servir le pays et non se servir. Cependant, on peut estimer à travers les informations que les membres du CNT auraient touché plus de 100 millions de francs chacun durant les 04 ans de la transition. Pratiquement, selon toujours les informations, ils touchent tous les avantages des élus normaux. Alors, on se demande, si leur souhait est que cette transition prenne fini en 2024. Que Dieu Sauve le Mali.
B. KONE
Source: maliactuel