Le chef de l’État s’est exprimé dans une interview à France 5, où il rappelle au président américain que l’urgence est d’abord de sauver des vies à Gaza.
INTERNATIONAL – Un tutoiement de circonstance. En plein bras de fer avec les États-Unis sur la question des droits de douane, Emmanuel Macron a encore montré son désaccord profond avec Donald Trump sur un tout autre sujet. Celui du projet du président américain pour Gaza, qu’il imagine devenir la « Riviera du Moyen-Orient ».
Interrogé sur le sujet par C à Vous, sur France 5, lors d’une interview réalisée mardi mais diffusée ce mercredi 9 avril, le chef de l’État français lui a répondu fermement en affirmant que la bande de Gaza n’était « pas un projet immobilier ».
« Le simplisme parfois n’aide pas. Et donc moi ce que je fais, c’est que je dis au président Trump : ’c’est vrai que c’est trop lent, tout ça, je comprends ton impatience. Peut-être ce serait formidable, si un jour ça se développait de manière extraordinaire. Mais là, notre responsabilité c’est de sauver des vies, de retrouver la paix, et de négocier un cadre politique’ », a-t-il répondu, comme s’il adressait directement à son homologue américain.
« Si tout cela n’existe pas, personne n’investira. Aujourd’hui personne ne mettra un centime à Gaza », a-t-il martelé. « On ne va pas refaire des apatrides (…). Non, c’est à nous de savoir construire une solution. Et donc ce n’est pas un projet d’immobilier ».
On a suivi Emmanuel Macron lors de son déplacement en Égypte, près de la frontière palestinienne. Situation au Proche-Orient, rupture du cessez-le-feu, reconnaissance d’un État palestinien, question des otages : il répond dans la Story de @mohamedbouhafsi.
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— C à vous (@cavousf5) April 9, 2025
Soutien au plan arabe pour Gaza
Des déclarations fortes, qui font directement écho à l’autre annonce d’Emmanuel Macron sur le sujet de Gaza : celui d’une possible reconnaissance de l’État palestinien par la France au mois de juin, à l’occasion d’une conférence que la France coprésidera avec l’Arabie saoudite aux Nations unies à New York et qui doit aussi conduire, selon lui, à la reconnaissance d’Israël par un certain nombre de pays.
« Notre objectif c’est, quelque part en juin, avec l’Arabie saoudite de présider cette conférence où on pourrait finaliser le mouvement de reconnaissance réciproque par plusieurs ». Près de 150 pays reconnaissent l’État palestinien, mais pas la France, qui prône toutefois une solution à deux États.
Ces déclarations d’Emmanuel Macron au micro de Mohamed Bouhafsi interviennent après le retour d’Égypte du président français. Un voyage de deux jours où Emmanuel Macron a apporté son soutien au plan arabe pour Gaza lors d’un sommet avec son homologue égyptien Abdel-Fattah al-Sissi et le roi de Jordanie Abdallah II. Notamment en s’opposant « fermement aux déplacements de populations » face aux ambitions de Donald Trump, tout en donnant des gages aux États-Unis en rejetant tout rôle futur du Hamas dans le territoire palestinien.
Source : Le HuffPost