Mali-Météo a abrité, le vendredi dernier, un atelier de validation officielle de la feuille de route méthane dans les secteurs de l’Energie, de l’Agriculture et des Déchets. La cérémonie d’ouverture était présidée par le représentant de la directrice générale de Mali-Météo, Amadou DIAKITÉ. Celui-ci avait à ses côtés le représentant de l’Agence de l’environnement et du développement durable (AEDD), Aly dit Karamoko NANAKASSÉ ; des représentants des départements de l’Energie, de l’Agriculture et de l’Environnement ainsi que des responsables de la société civile.
Cette feuille de route qui vient d’être validée met l’accent sur la promotion de techniques agricoles améliorées, comme l’aération intermittente des rizières ; la gestion durable des déchets solides et liquides ; l’adoption de solutions énergétiques propres dans les ménages et le renforcement des capacités nationales pour la quantification, le suivi et le reporting des émissions.
Dans son intervention, Amadou DIAKITÉ, chef service observation et prévision à Mali-Météo, a expliqué que le méthane, en tant que polluant climatique à courte durée de vie, représente un enjeu majeur pour la lutte contre le changement climatique à court terme. Selon lui, sa réduction permet non seulement de ralentir le réchauffement climatique, mais aussi de préserver la santé publique, d’améliorer la qualité de l’air et renforcer la sécurité alimentaire.
« Le Mali, fidèle à ses engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris et de sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN), a su intégrer cette problématique dans son agenda climatique et la Feuille de Route nationale que nous nous apprêtons à finaliser aujourd’hui sur le méthane est la preuve tangible de cette volonté politique », a-t-il affirmé.
M. DIAKITÉ a indiqué qu’il s’agit non seulement d’un document stratégique, mais aussi d’un plan d’action concret qui identifie les sources majeures d’émissions de méthane, notamment dans les secteurs de l’Agriculture, des Déchets, et de l’Energie résidentielle, et propose des mesures adaptées, réalistes et efficaces pour réduire ces émissions.
Le représentant de l’Agence de l’environnement et du développement durable (AEDD), Aly dit Karamoko NANAKASSÉ, a rappelé que le méthane est un gaz à effet de serre dont le potentiel de réchauffement est plus de 80 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone sur une période de 20 ans. Il a soutenu que sa réduction offre un levier puissant pour ralentir le réchauffement climatique à court terme, améliorer la qualité de l’air et renforcer la sécurité alimentaire, la santé publique et la résilience de nos populations face aux chocs climatiques.
« La présente Feuille de Route, élaborée avec l’appui de la Coalition pour le Climat et l’Air Pur (CCAC) et de l’Institut de l’Environnement de Stockholm (SEI), s’inscrit dans la continuité des engagements pris par le Mali dans le cadre de l’Accord de Paris, de l’Engagement mondial sur le méthane et de notre Contribution Déterminée au niveau National (CDN). Elle constitue une réponse nationale structurée, fondée sur une analyse rigoureuse des émissions historiques et des trajectoires futures, en lien avec les secteurs les plus émetteurs et en particulier l’agriculture, les déchets et l’énergie », a souligné M. NANAKASSÉ.
Il a informé que cette feuille de route propose des mesures concrètes, réalisables et à fort impact, telles que la promotion de l’aération intermittente des rizières irriguées ; l’amélioration de la gestion du fumier et de la productivité du cheptel ; la valorisation des déchets organiques à travers le compostage et la production de biogaz ; et la diffusion à grande échelle des foyers de cuisson améliorés dans les ménages.
Aly dit Karamoko Nanakassé s’est dit convaincu que ces actions, si elles sont pleinement mises en œuvre, permettront au Mali de réduire de 27% ses émissions de méthane d’ici 2030, et contribueront également à créer des co-bénéfices majeurs pour la santé, l’économie locale, et l’environnement.
Il a insisté à dire que cette ambition nécessite une mobilisation accrue de ressources financières, le renforcement des capacités institutionnelles et techniques, ainsi qu’un système robuste de suivi-évaluation pour assurer l’efficacité des interventions.
À cet égard, un appel a été lancé à tous les partenaires techniques et financiers, aux collectivités territoriales, à la société civile et au secteur privé.
PAR MODIBO KONÉ