Il a été Maire élu de la Commune IV, Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Premier Ministre. Celui qui a toujours aspiré gérer le District de Bamako en tant que Maire central n’a jamais cessé de plaider pour la tenue des élections communales au moment où de nombreux politiciens estimaient que la situation sécuritaire du pays ne le permettait pas. Moussa Mara, puisque c’est de lui qu’il s’agit ici, donne son avis sur les communales du 20 novembre prochain et estime que tenir les élections sans certaines communes ne constitue pas un problème.
LE COMBAT: Comment percevez-vous les communales du 20 novembre prochain?
Moussa Mara: C’est une occasion de renouveler le leadership local dans notre pays et de pouvoir donner un nouveau souffle à la décentralisation au bénéfice des populations. Les futurs élus locaux qui sortiront de ces élections auront l’occasion d’accompagner utilement les reformes importantes à venir qui donneront à l’Etat malien un nouveau visage au profit des citoyens : un Etat plus accessible, plus disponible, plus ouvert, plus proche, donc, plus efficace.
Les élections se feront, selon le Ministère de l’Administration territoriale, sans 15 communes. N’y a-t-il pas un problème à cela?
Il n’y a aucun problème à cela. Il faut retenir plutôt qu’elles se feront dans 688 communes. Ce qui constitue, donc, 95% au moins des communes. Là où, pour des raisons d’insécurité, ce ne sera pas possible, on organisera dans le futur et le plus tôt possible des partielles.
En tant qu’ancien Maire de la Commune IV, qu’avez vous réussi et que reste-t-il à y faire?
Vous demanderez aux futurs élus ou aux candidats ce qu’ils comptent faire ou ce qui reste à faire. Pour ma part, j’estime que, dans nos communes, aujourd’hui, les défis sont nombreux et innombrables ; car, nous sommes dans un pays pauvre et, donc, dans des communes très pauvres et démunies, même dans celles de Bamako. C’est pourquoi j’ai beaucoup travaillé dans la restauration de la confiance entre les populations et la mairie pour les mobiliser à nous aider et à travailler avec nous. La mise en place de la charte des usagers, la création d’un journal communal, les audiences du maire, les conseils municipaux publics et les réunions sur le foncier faites en public avaient tous pour objectif de montrer aux populations que nous étions à leur service. Nous avons travaillé avec tous et avons augmenté les ressources de la commune sur cette base. Nous avons mis en place l’uniforme scolaire dans les écoles pour rendre les élèves identifiés, créer des emplois, aider les artisans. Nous avons fait en sorte que plus de 400 personnes retrouvent leurs terrains volés et vendus par le passé. Nous avons réalisé des infrastructures scolaires, d’assainissement, de transport, de santé dans tous les quartiers de la commune. Nous avons créé plus de 300 emplois. Essayez de vous rendre dans la Commune IV et de parler avec les Habitants, vous verrez que le peu de temps que j’ai passé à la tête de cette mairie a été satisfaisant pour eux.
Quel est, selon vous, le défi majeur à relever pour la bonne tenue des élections?
L’Etat, la DGE, la CENI sont à pied d’œuvre. En certains endroits, ils sont aidés par la MINUSMA. Tout semble bien aller pour que les élections se tiennent dans les meilleures conditions. Souhaitons bonne chance aux candidats. Qu’ils se battent de manière loyale, en disant la vérité aux citoyens et qu’ils travaillent, une fois élus, à aider les plus démunis de nos compatriotes à croire en des lendemains meilleurs !
Propos recueillis par Mohamed Dagnoko
Les pouvoirs des Maires
Les pouvoirs attribués aux maires sont inscrits dans le code des collectivités locales et dans d’autres textes (libre administration, décret de transferts de pouvoirs…). Ces pouvoirs sont assez significatifs. Ils portent sur l’enseignement préscolaire et primaire, la santé, l’assainissement, la gestion de la voie publique, le foncier, la question des marchés dans les communes, l’hygiène, la solidarité et le vivre ensemble…
Les maires sont en charge de la vie locale, des quartiers, des villages…et doivent, donc, travailler avec les populations pour que cette vie en commun soit la plus harmonieuse possible. Pour ce faire, ils ont des ressources issues de la commune (taxes, revenus de patrimoine…) et celles transférées par l’Etat. Il faut plus de ressources et une meilleure utilisation de celles disponibles.
MD
Source: lecombat