Sous embargo des terroristes depuis plus d’une année, la population de Saye, dans le cercle de Macina, a battu le pavé, hier lundi 25 novembre 2024, pour interpeller les autorités de la transition. Des centaines de vieux, vieilles, de jeunes et d’enfants sont sortis pour exprimer leur détresse au Président Assimi GOITA. Les manifestants réclament, entre autres : la sécurité, l’aide alimentaire, le sanitaire et le retour des services techniques.
Dans son intervention, le coordinateur des 27 Chefs de village de la commune de Sana a expliqué que la population a décidé d’organiser cette marche pour réclamer leur droit qui est la sécurité. «La situation empire et devient de plus en plus insupportable. Aucune école n’est fonctionnelle dans la commune de Sana. Beaucoup de villages ont fui leurs localités pour venir se réfugier à Saye’’, s’est lamenté le chef coutumier.
Le président de la société civile de Saye, Abdoulaye GUINDO, a affirmé que c’est la quatrième fois que la population manifeste son mécontentement et interpelle les autorités. Il a informé avec amertume que tous les villages de l’arrondissement de Sana sont sous la domination des djihadistes.
« Les routes sont coupées et les populations n’ont plus de denrées alimentaires. Pas de service technique sur place. Les autorités sont au courant de tout. Nous ne demandons qu’à être sécurisé. Nous préférons mourir plutôt que de signer des accords avec les djihadistes. Nous ne sentons pas la lutte contre l’insécurité et nous attendons toujours les autorités sur ce terrain », a déclaré Abdoulaye GUINDO.
La porte-parole de la CAFO de Saye, Bouaré Fanta COULIBALY, a ajouté que la population a assez souffert sous la domination des terroristes.
Selon elle, les terroristes veulent que la population signe des accords avec eux, mais celle-ci a décidé de rester derrière les autorités.
« Nous ne pouvons pas nous déplacer et nous n’avons ni nourriture ni médicament. Les dozos font de leur mieux mais nous attendons les autorités », a-t-elle lancé.
Dans la déclaration lue en français et signée par le président de la jeunesse de Saye, Seydou TANGARA, l’on peut retenir que : « la population vit dans un calvaire depuis plus d’une année sous les exactions des terroristes. Nous avons sollicité sans succès les autorités communales, régionales et nationales pour leur assistance, mais elles n’ont pas été prises à la hauteur de notre souhait.
La situation demeure et va de mal en pis. Les populations sont terrorisées avec son corollaire de terrerie, des enlèvements des hommes et des animaux. Aussi, les femmes à la recherche de bois de chauffe sont violentées dans la brousse. Pas de denrée de première nécessité, pas de médicament et les services techniques sont absents. Toutes les écoles de la commune restent fermées et les élèves du secondaire, par manque de moyens, sont toujours au village »
La population de Saye qui se dit abandonnée a saisi l’occasion de cette marche pour renouveler son appel et son cri de détresse aux commandants des zones de Ségou, de Sévaré, de San et au ministre Commissaire à la sécurité alimentaire.
La population a réclamé la dotation du camp de Saye en équipement, la mise en place d’une unité d’intervention rapide et la fourniture d’aide alimentaire et sanitaire le plus rapidement possible.
PAR MODIBO KONÉ
Source : Info Matin