Le 20 Août 2015, le président IBK effectuait une tournée dans la région de Sikasso. Cette visite marquait, au delà des grands chantiers qu’elle annonçait, le retour de la sécurité suite au démantèlement de la base du terroriste Amadou Koufa, qui avait élu domicile dans les forêts de Sikasso et qui préparait des attaques contre des paisibles citoyens et leurs biens.
Elle a par ailleurs installé ainsi la psychose d’insécurité se propageant sur le territoire ivoirien. Le président de la République, avait alors instruit de mettre hors d’état de nuire ce bandit et son organisation criminelle. La mission fut confiée au général Didier Dacko, à l’époque adjoint du chef d’état major des armées. Il monte une troupe d’élite composée, en grande partie, des commandos du 33e régiment des parachutistes de Djicoroni Para et commandée par l’ex-chef de corps du Camp para, le colonel YOUSSOUF Traore. La mission fut l’une des meilleures dans l’histoire de l’armée malienne.
L’ennemi a été traqué jusque dans son dernier retranchement. Amadou Koufa fut contraint, pour sauver sa vie, d’abandonner compagnons et armes. Sur les écrans de l’ORTM, les butins de guerres furent montrés à la grande satisfaction de tous les Maliens et particulièrement des populations de Sikasso qui reprennent leurs activités dans les forêts reprises des mains de Koufa et ses hommes.
C’est dans la mouvance de cette victoire qu’IBK débarqua à Sikasso tout fier du travail accompli par son armée. Pour récompenser les acteurs de cette victoire hautement honorifique, symbolique et professionnelle, il demanda à Didier Dacko de lui établir la liste des hommes ayant participé à cette campagne et d’organiser un repas de corps (un déjeuner offert par une autorité aux troupes militaires). Sur la liste que fournira Didier au président pour reconnaissance de mérite pour les médailles, avancements de grade, ou bourses n’y figurait aucun commando, appelé béret rouge.
Même pas le chef de mission, le colonel Youssouf et son adjoint qui furent tous blessés aux combats. La surprise fut grande, désolante, frustrante et indécente lorsque fut rendue publique la liste des personnes bénéficiaires des médailles composée exclusivement par des proches et frères de corps de Didier Dacko, qui n’ont même pas franchi le poste de Sénou à plus forte raison pris part à la mission conduite par le colonel Youssouf Traoré, ex-chef de compagnie Para. Cette forfaiture de Didier Dacko, qui est quasiment une pratique constante dans l’armée malienne, a contribué à sa nomination au poste de chef d’état major général des armées en remplacement de son prédécesseur et chef.
Il y a plusieurs dossiers dans ce pays de nature à créer un sentiment d’injustice, d’inégalité, de frustration, de démotivation et de dégoût du métier. Il né restera pour les hommes des troupes comme seule raison d’y rester que le salaire qui tombe à la fin du mois, les équipements vestimentaires qu’ils peuvent céder sur le marché, etc.
Pendant longtemps, la classe politique et la société civile se sont auto interdites d’assumer leur devoir de contrôle et d’évaluation de l’armée. Chacune, sous le manteau du dicton « L’ARMÉE EST LA GRANDE MUETTE » » LES DOSSIERS DE L’ARMÉE SONT D’ORDRE DU SECRET DEFENSE ». Les pseudos politiciens, société civile et pseudo intellectuels ont démissionné de leur devoir de contrôle, d’évaluation des pratiques en cours au sein de l’armée.
A l’instar des militaires qui ont combattu Amadou Koufa à Sikasso et exclus de la liste au moment des reconnaissances, les soldats, caporaux et sous officiers, fils de pauvres, sans parrain cadre du parti au pouvoir, ou officier militaire supérieur, n’ont jamais droit à la bourse de formation, à l’avancement normal et n’en auront jamais avec des généraux de l’espèce de la hiérarchie militaires actuelle s’appuyant sur des ministres affairistes, immoraux, incompétents et indécents.
La série de débandade de l’armée malienne dont la dernière en date est le cas de Bananba aurait pu être évitée si, comme l’a dit le président de la République, toute les leçons des échec de Nampala et de Boni avaient été tirées. La leçon que nous en avons tirée et qui nous paraît la plus importante, est de désacraliser l’armée et la gestion de l’armée. Avant tout, c’est notre chose et nos impôts qui la font fonctionner. Ras Bath l’avait compris et c’est pourquoi il avait commencé à exiger des sanctions contre ces traîtres généraux, et autres officiers supérieurs dans ses émissions Cartes Sur Table et ses chroniques. Ras Bath, à l instar de tous les intellectuels honnêtes et citoyens actifs et courageux, a vu les conséquences de ces pratiques sur la morale de nos troupes et sur les capacités opérationnelles de nos armées.
La religion de ces généraux du salon et de ces ministres est l’argent. Les soldats constituent des moyens de leurs ambitions, les carrières et les conditions de travail des soldats constituent des opportunités d’affaire pour ces rapaces. Malheureusement, nos soldats, dotés de raison pour comprendre tout cela, ont perdu tout engouement, tout dévouement et toute raison de se battre et de risquer leur vie pour la patrie qui est leur yeux n’existe que pour les chefs. Même morts, les soldats sont volés, exploités, bafoués et rejetés.
Kèlètigui Danioko
Source: lepays