C’était à son siège en présence de la présidente de la coordination, Mme Oumou Touré, de la coordinatrice de la Commune IV, Mme Traoré Sylvie Zomahoun, de représentants des projets d’appui au processus électoral du Mali (PAPEM) et de membres de la CAFO. Ce point de presse était destiné à faire le bilan du « projet d’appui à la sensibilisation et à l’observation électorale » qui entendait favoriser l’implication des femmes au processus électoral par leur participation massive au vote et à l’observation électorale. Ce projet piloté par le PAPEM s’est employé à persuader les femmes de sortir massivement au deuxième tour des élections législatives afin d’exercer leur droit et de remplir leur devoir de vote. Le programme a ainsi déployé 150 femmes dans les localités ciblées par la CAFO pour établir leurs propres constats et rendre compte.
La coordinatrice, Mme Traoré Sylvie Zomahoun, a confirmé que le projet a conduit des femmes membres de la CAFO à participer au contrôle de la fiabilité des élections à travers l’observation. « Ce qui nous a permis de jouer pleinement notre rôle d’actrice de veille et de contrôle du processus électoral », a-t-elle résumé. La femme, a-t-elle expliqué, par sa présence physique et son action, sait ainsi tout ce qui passe et comment ça se passe. Elle peut alors donner son avis sur ce qui doit changer et ce qui a fonctionné dans le processus.
La coordinatrice a rappelé que la CAFO a déployé 150 observatrices nationales fixes, 11 superviseurs, 9 coordinatrices et 1 coordinateur à Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et dans le District de Bamako.
Au fil de leurs observations, les femmes ont noté beaucoup d’insuffisances comme le désordre créé dans des centres par la liste électorale, le manque d’éclairage dans les bureaux de vote à Bamako comme dans les régions et les cercles.
La présidente de la CAFO a ajouté à cette liste, le faible taux de mobilisation et la méconnaissance de la loi électorale. Elle a aussi déploré la faible représentation des femmes à l’Assemblée nationale. « Le constat est amer », a-t-elle assuré, expliquant cet état de fait par la crise mais aussi par la sous-information.
Il faut, préconise Mme Oumou Touré, que les mouvements des femmes consolident leurs acquis, en analysant leurs faiblesses et en faisant la promotion des femmes. A ce propos, elle a déploré la candidature des femmes qui défendent exclusivement les idéaux de leur parti sans penser à défendre aussi les idéaux des femmes.
« Nous devons envoyer des femmes issues d’un mouvement féminin pour inverser la tendance et défendre la cause des femmes », a-t-elle souhaité. Il ne suffit donc pas que les candidates soient des femmes mais il faut aussi qu’elles défendent les femmes.
La présidente de la CAFO juge donc que les élections passées doivent marquer un point de départ et un éveil pour les organisations féminines. Celles-ci doivent faire la promotion des femmes et non de quelques femmes.
Mme Oumou Touré a également déploré le sort fait aux femmes par les partis politiques lors des élections. « On exploite beaucoup les femmes à cause de leur pauvreté », souligne-t-elle en notant que ces femmes ne tiennent pas compte du côté néfaste de l’opération mais pensent seulement à leur survie. La présidente de la CAFO impute cette attitude à l’ignorance, la pauvreté et la sous information. « La pauvreté ajouté à l’analphabétisme est un drame », ajoutera-t-elle.
Les leçons tirées des élections incitent la CAFO à envisager pour les prochaines élections d’accroitre la connaissance des lois électorales chez les femmes, d’élever le niveau des agents électoraux, de renforcer la communication, d’installer des structures professionnelles pérennes en remplacement des commissions administratives et de multiplier les superviseurs dans les centres.
F. NAFO
Source: Essor