Tout était pourtant bien parti pour la tenue, malgré le contexte sécuritaire fragile, de l’élection des conseillers régionaux, des cercles et du District. Le gouvernement, en tout cas, si on se rappelle de certains propos que Tiéman Hubert Coulibaly, Ministre de l’Administration Territoriale, avait tenus il y a juste un mois, en octobre dernier, était parti pour organiser ces scrutins envers et contre tout.
«Dans nos analyses, il y a à peu près 64 communes qui pourraient être perturbées. Vous savez, le Mali compte 703 communes. Aujourd’hui, les élections c’est une obligation légale. Tout le monde parle du risque sécuritaire. Est-ce que nous allons donner raison aux terroristes en décidant nous-mêmes de nous asseoir sur nos élections parce que nous estimons qu’il y a menace », avait déclaré le ministre Tiéman au micro d’un confrère d’une radio étrangère. «Le gouvernement va continuer à organiser partout où les élections doivent être organisées. Et si, ma foi, nous avons des entraves, eh bien nous recommencerons jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’entraves», a-t-il martelé.
La détermination affichée par le gouvernement, à travers ce discours de fermeté tenu par le ministre de l’Administration, a fini par donner des assurances aux candidats qui ne croyaient pas encore. Qu’il s’agisse de la mairie du District, ou des conseillers communaux et des régions, les candidats (en tout cas certains) ont depuis plusieurs semaines renoué avec le terrain et se trouvent actuellement en pleine mobilisation de leurs troupes.
Face à la réalité
Seulement. Voilà. Il ne sert à rien de chercher à ternir des élections à l’aveuglette, sachant bien qu’avec le climat sécuritaire actuel, elles ne déboucheront sur rien donner de crédible. C’est là, en tout cas, une évidence, que le gouvernement a fini par intégrer. Lors d’un conseil des ministres qui s’est tenu, dans la nuit du dimanche au lundi dernier, le gouvernement (à la surprise générale) a repoussé de quatre mois la date de ces élections désormais programmées pour le mois d’Avril 2018, selon le communiqué du conseil des ministres. Qui justifie ce report par… le même climat d’insécurité (!!!).
Ainsi, après le sursis au projet de révision de la constitution, nous voilà face à un autre sursis, celui de la tenue des élections partielles du mois de décembre. S’il est vrai que les mêmes faits causent généralement les mêmes effets, faut-il craindre un autre sursis, celui, cette fois, de la date de l’élection présidentielle de 2018 ?