Le président américain, blessé à l’oreille, va bien. Mais un spectateur du meeting a été tué. Le suspect a été abattu par des agents du Secret Service.
Donald Trump s’adresse à ses militants, parlant d’immigration lors d’un meeting à Butler en Pennsylvanie. Résonne alors comme une sorte de pétard. L’ancien président s’arrête, s’attrape l’oreille et se couche. Les membres des services secrets se jettent sur la scène pour le protéger.
“Tout le monde s’est immédiatement jeté au sol – moi compris”, raconte un journaliste du New York Times, présent sur place. “Les gens criaient, disaient ‘À terre ! des coups de feu ont été tirés !’. Je suis resté sous l’estrade de la presse jusqu’à ce que j’entende des applaudissements” Ces applaudissements ont suivi le poing levé de Donald Trump, “en signe de défi”, alors que des agents le conduisaient à un véhicule, poursuit le reporter. Le haut de l’oreille droite en sang, le candidat républicain à l’élection présidentielle est sain et sauf. Il a été rapidement conduit dans un hôpital de la région. Mais un spectateur du meeting a été tué.
“Je veux remercier le Secret Service, et toutes les forces de l’ordre, pour leur réaction rapide”, a commenté Donald Trump quelques heures plus tard sur son compte Truth Social, cité par Fox News. “Plus important encore, je présente mes condoléances à la famille de la personne tuée ainsi qu’à la famille d’une autre personne gravement blessée. C’est incroyable qu’un tel acte puisse se produire dans notre pays”.
Le suspect, lui, a été abattu par les agents du Secret Service, rapporte CNN. L’affaire est traitée comme une “possible tentative d’assassinat”. Si les détails sur le tireur et le contexte de l’attentat manquent, le procureur du comté de Butler, où se tenait le meeting, a confié à la chaîne que “très franchement”, il ne savait pas comment l’auteur des coups de feu avait pu arriver là où il était placé, une position surélevée à l’écart du rassemblement. Il n’est pas passé par les portiques de sécurité, d’après le procureur.
“Tout le monde doit le condamner”
Les réactions du monde politique ont été nombreuses, avec un message à chaque fois similaire, remarque le Washington Post : la violence politique n’a pas sa place aux États-Unis. Le meeting “aurait dû pouvoir se dérouler paisiblement […] C’est malsain. Nous ne pouvons pas le tolérer. Tout le monde doit le condamner. Tout le monde”, a déclaré Joe Biden, qui espérait discuter par téléphone avec son adversaire. George W. Bush a dénoncé “une attaque lâche”. Barack Obama souhaite “un prompt rétablissement” à son successeur et a suggéré de “se servir de ce moment pour nous renouveler notre engagement à la civilité et au respect en politique”.
L’équipe de campagne de Joe Biden aurait rapidement tenté d’annuler la diffusion de tous les spots prévus dans les heures suivant l’attaque. NBC News constate par ailleurs que “des républicains et des médias de droite commencent à blâmer Biden et les démocrates”. Le site de la chaîne évoque notamment le sénateur JD Vance de l’Ohio, potentiel vice-président sur le ticket républicain. Selon lui, “le principe de base de la campagne Biden est que le président Donald Trump est un fasciste autoritaire qui doit être stoppé à tout prix. Cette rhétorique a mené directement à la tentative d’assassinat”.
Un reporter du Boston Globe, qui couvrait le meeting, n’a pas constaté de différences particulières avec les conditions de sécurité des autres événements de Donald Trump auxquels il a assisté depuis 2016. Une fois l’ex-président mis en sécurité, il a vu que “la foule était en colère. Les doigts d’honneur étaient partout. Certains ont demandé aux journalistes s’ils étaient contents et ont blâmé les médias”.
Pour Derrick Van Orden, un élu républicain du Wisconsin à la Chambre des représentants interrogé par Politico, “le président a survécu à cette attaque et il vient de gagner l’élection”. Le site constate que si d’autres républicains ne vont pas aussi loin, “beaucoup prédisent que la fusillade solidifiera son soutien” en novembre. Une fusillade “qui a envoyé des ondes de choc dans une élection déjà tumultueuse”.