D’ores et déjà, précision que nous sommes loin de certains débats politiques caractéristiques de quelques pays d’Afrique où la question de la nationalité ou encore de l’origine ethnique fait rage et détourne le regard des vrais enjeux politiques.
Nous imposons, ici, le débat sur ceux qui voudront briguer la magistrature suprême en faisant fi de leurs passés, politique, économique, militante etc.
En 2022, les partis politiques se vendront au plus offrant pour espérer conquérir, sans coup férir, le pouvoir et l’exercer. Peu de candidats authentiques, c’est-à-dire qui ont un vrai parcours politique depuis de nombreuses années, réussiront à se hisser au-devant de la scène quand il sera l’heure du choix du président. Les noms emblématiques connus, héritiers du mouvement démocratique, se font gommer de l’espace politique par une nouvelle génération (pas forcément moins âgée). Les Mountaga Tall, Modibo Sidibé, Oumar Mariko, Tiémoko Sangare, Iba Ndiaye etc, n’auront plus voix au chapitre en 2022. Quelques-uns peuvent espérer surnager dans la bourrasque qui se prépare. Moussa Mara, par son âge, et Boubeye Maïga, de par son parti, peuvent encore avoir de l’espoir. Les éternels jeunes loups de la politique (Me Demba de l’URD, Yeah Samaké…) pourront trouver le moyen de faire un peu de bruit sans conséquence majeure. Mais, tous, devront faire face à un essaim d’un nouveau type de candidat dont le parcours militant inexistant, l’origine de la fortune qui interroge ou encore les alliances tous azimuts, devront être minutieusement scrutés afin que le Mali, en quête de refondation profonde, n’élise pas un pion du système à refonder.
De nouveaux candidats se préparent intensément. Les uns, idéologiquement pauvres, se construisent à coup d’alliances (avec des religieux) et de pistons (militaire sans doute). Et, tout ceci dans l’ombre avec une volonté de garder cachés certains détails de ces alliances et de ces parrainages.
Les autres, riches et puissant dans le secteur privé malien, essayent, à coup de gros investissements dans la publicité à Bamako, de nous convaincre qu’ils incarnent le changement que nous voulons, tout en se gardant d’être clairs et précis sur l’origine de leur fortune. Pour beaucoup, les marchés étatiques, décrochés dans des conditions d’attributions floues, sont le principal poumon du fleuron qui soutien leur candidature. La démocratie censitaire a encore de beaux jours au Mali.
L’argent douteux aura son candidat, les militaires, silencieux sur leur agenda, auront leur candidat et les religieux qui ont fui les lieux de cultes auront aussi leur candidat.
En tout état de cause, le Mali refondé mérite et se doit d’élire un candidat propre dont les origines et l’agenda sont clairement connus.
Y. KEBE
Source: BamakoNews