EDM sa, à chaque vente de KW à ses consommateurs, accuse des pertes. Tout simplement, parce que le prix de la production est plus élevé que celui de la vente du KW. Une situation répétitive depuis des années, et qui a fait cumuler à la société, à ce jour, une dette d’exploitation évaluée à 180 milliards de Fcfa.
Un chiffre assez noir, à un moment où, le malien s’attend le plus à avoir l’électricité. Mais le chemin à parcourir reste long. Le ministre actuel des mines et de l’eau, lui-même chargé de la lancinante question de l’énergie, Lamine Seydou Traoré, estime qu’au-delà de rectifier les chiffres qui handicapent la société EDM sa, il faut une nouvelle politique de « maîtrise des coûts » de production et de vente de la société, qui perd après chaque vente.
Une situation qui perdure depuis des années. Mais il faut ajouter aux difficultés d’EDM sa, la négative contribution des fraudeurs de la société, qui sont pour « 7 milliards de FCFA » de perte par an, et par conséquent d’aggravation de la situation financière comateuse de la société, qui est également surplombée par les « mauvais payeurs », au rang desquels, les institutions de la République, dont l’Assemblée nationale, et des services publics, qui doivent une ardoise de plusieurs milliards de factures impayées à la société.
Face à la situation, les autorités se tournent depuis quelques années vers des pays proches pour combler un vide qui prend forme chaque année, et se consolide au fil du temps. En 2019, les importations d’électricité de la Côte d’Ivoire vers le Mali, se sont élevées à environ 27% du mix électrique du Mali. Trop, mais peu, pour combler le déficit existant. Car, une coupure massive d’électricité en Côte d’ivoire, ou une panne du réseau ivoirien, pourrait plonger Bamako dans le noir, et lever un tôlé qui ne s’est jamais vu contre la société EDM sa. C’est le cas récemment, de cet « incident survenu dans la nuit du 12 au 13 avril 2021 sur la liaison Côte d’ivoire par Sikasso (qui) a provoqué une forte baisse de tension, réduisant l’approvisionnement du Mali de 70 à 30 MW » a communiqué la société EDM, mardi dernier, suite à un sentiment de ras le bol déversé sur les réseaux sociaux par ses clients, après des coupures intempestives d’électricité.
Face à la question, pour bon nombre de consommateurs, l’EDM sa patauge. Pendant que, la démographie croit, les industries également, et au même moment, c’est le cumul de dettes qui définit le business modèle de la société.
Ousmane Tangara
Source: BamakoNews