A l’invitation du gouvernement du Mali, la mission d’observation électorale de l’Union Européenne (MOE UE) est présentement dans notre pays pour observer l’élection présidentielle du 29 juillet, avec un éventuel 2e tour fixé au 12 août 2018. C’est la 3e fois que l’Union Européenne mandate une Mission d’observation électorale dans notre pays après les deux missions de 2013 pour le suivi des élections présidentielles et législatives. Hier mercredi, la Chef de cette mission européenne était face à la presse pour faire le point sur les préparatifs du scrutin à près de deux semaines du vote.
Arrivée le mardi 10 juillet, Cécile Kyenge, chef de la Mission d’Observation de l’Union Européenne dit s’est être entretenue avec 17 des 24 candidats à l’élection présidentielle ou leurs représentants dont le président sortant, Ibrahim Boubacar Kéita, candidat à sa propre succession . Elle devait également rencontrer hier mercredi en fin de journée, le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé dont elle avait déjà rencontré le directeur de campagne, Tiébilé Dramé au cours d’une table-ronde avec 15 des 24 candidats ou leurs représentants.
Au cours de sa mission, a MOE UE entend déployer 80 observateurs sur le terrain, issus des 24 Etats-membres ainsi que de la Norvège , de la Suisse et du Canada. Ce contingent composé de 20 observateurs, dans un premier temps, et dit de longue durée assureront le suivi de la phase pré-électorale et de la campagne électorale, de la distribution des cartes d’électeur, des préparatifs et du déroulement du scrutin ainsi que la compilation des résultats. Ils rencontreront dans leurs zones d’observation les différents acteurs de l’élection présidentielle, candidats, partis politiques, coalitions, administration électorale, membres des bureaux de vote, société civile et les médias. Ces 20 observateurs seront renforcés une semaine avant le vote par 30 autres observateurs dits de courte durée ainsi que par une vingtaine de diplomates de l’union Européenne en poste à Bamako.
Ainsi, le 29 juillet, soit le jour de l’élection, la MOE UE disposera d’environ 80 observateurs sur le terrain. Aux dires de Cécile Kyenge, les observateurs sont principalement déployés dans le Sud et l’Ouest du pays ainsi qu’à Bamako. Ils couveront également en partie le Centre et le Nord en fonction des conditions de sécurité.
Soucieuse d’une élection transparente, crédible et apaisée, la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) a pour mandat d’effectuer une évaluation approfondie, impartiale et à long terme du processus électorale au regard des normes internationales pour les élections démocratiques. Dans ce contexte, les observateurs évalueront le processus électoral conformément au cadre juridique malien et aux obligations régionales et internationales du Mali. « Les observateurs sont dans l’obligation de rester impartiaux et de respecter le Code de conduite des observateurs de l’Union Européenne. Ils sont également tenus de respecter les lois maliennes », précise la chef de la Mission.
A en croire Cécile Kyenge, chef de la Mission d’Observation de l’Union européenne, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, lui a fait part, lors d’une audience tenue le lundi 10 juillet dernier, de la volonté du gouvernement de tout mettre en œuvre pour permettre de réaliser un processus électoral crédible et apaisé et de son propre intention de faire campagne dans l’ensemble des régions du Mali y compris dans le Nord. Malgré ces garanties, Cécile Kyenge qui dit avoir pris note des préoccupations soulevées par certains de ses interlocuteurs sur la distribution des cartes d’électeur; réserve quelques inquiétudes. « Même si je suis persuadée de la bonne volonté du gouvernement et de l’administration en matière d’avancement du processus électoral, je suis néanmoins soucieuse du rythme de distribution des cartes d’électeur à près de deux semaines du scrutin. Bien sûr des mesures complémentaires sont prévues comme pour la poursuite de la distribution de ces cartes d’électeurs le jour du scrutin, mais si le rythme de distribution n’est pas à niveau, notamment dans certains zones, nombre d’électeurs pourraient faire face à de sérieuses difficultés dans l’exercice du droit de vote… La sécurité de la campagne électorale et du scrutin représente un autre défi majeur notamment dans le Centre ainsi que dans le Nord », a-t-elle déclaré.
A ses dires, « Le déploiement d’un dispositif de sécurité conséquent promis par les autorités du pays est donc indispensable à la fois pour permettre aux candidats et aux électeurs de participer à la campagne, mais aussi pour rendre possible l’accès aux bureaux de vote dans les zones menacées le jour du scrutin ».
Au cours de son jour, Cécile Kyenge, chef de la Mission d’Observation de l’Union Européenne a également rencontré Mahamat Saleh Annadif, chef de la Minusma, cette mission des Nations Unies qui apporte un appui logistique au processus électoral. Mme Kyenge s’est aussi entretenue avec le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Arlaf, en charge de l’organisation des élections ainsi qu’avec Siaka Sangaré, délégué général aux Elections (DGE) sans oublier le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Salif Coulibaly.
Alassane Cissouma (stagiaire)
Les Echos