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Education nationale, enseignement supérieur et recherche scientifique : Les ministres de tutelle sur des braises

Depuis l’arrivée du Gouvernement Choguel Kokalla Maïga, l’on s’active pour faire face aux différentes crises qui minent le pays et qui constituent un obstacle à son développement, notamment l’ébullition du front social. Car sans stabilité du front social, il est difficile pour un régime ou un gouvernement de diriger à hauteur de souhait ou de mettre en application ses projets. Les ministres chargés de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, respectivement Mme Sidibé Dédéou Ousmane et Pr. Amadou Kéita, s’activent, de leur côté, pour apaiser le climat afin que l’année scolaire et l’année universitaire 2020-2021 soient une réussite.

Leur  implication  avec  les autres partenaires sociaux de l’école pour une école apaisée  et  performante (le représentant de la Fédération Nationale des Parents d’Élèves et  Étudiants du Mali; la Commission pour une École Apaisée et Performante et la CAFO), le 12 juillet 2021, pour que l’Association  des Elèves  et Etudiants  du Mali (AEEM) renonce à sa grève de 72 heures (12 au 14 juillet 2021), est une illustration de  leur volonté  de ne  pas laisser   les problèmes trainer sur les tables. Ce dialogue direct  et franc  avec l’AEEM dirigée par le secrétaire général de la  coordination, Siriman Niaré, aura permis  de décrisper cette situation  qui  pouvait  embrasser  tout  le territoire  vu l’influence que  cette association a  encore  sur  l’ensemble des élèves  et étudiants du Mali. « Après avoir constaté  la bonne foi des ministres ainsi que des personnes ressources ayant  pris le soin de s’investir des jours durant pour la résolution de la crise, l’AEEM a suspendu son mot d’ordre de grève de 72 heures allant du lundi 12 au mercredi 14 juillet 2021», a fait savoir,  sur  le site du département  de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Siriman Niaré.

 

Autre  implication de marque du Ministre Amadou Kéita a été  d’avoir rencontré  récemment, en audience Dr. Abdou Mallé, Secrétaire Général du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (SNESUP), accompagné  de  Pr. Moussa Sangaré, Commissaire au Compte du Snesup. Selon les syndicalistes, au terme de la rencontre,  a-t-on appris, il a été question  de  la mise  en œuvre  du Procès-verbal de la conciliation du 07 janvier (s’articulant autour de 34 points de revendications), la relecture des textes de la Commission Nationale d’Établissement des Listes d’Aptitude (CNELA) et la tenue de sa prochaine session.  Le ministre Keita a mis  l’accent sur l’état d’avancement des dossiers par  rapport  aux différents points de revendications, avant d’assurer les syndicalistes.  Ensuite, Amadou Kéita  a profité de  l’occasion  pour attirer  l’attention  du Dr. Abdou Mallé et de son  camarade sur certains  problèmes  qui dominent  l’actualité au niveau de l’enseignement supérieur.  Ces  ouvertures  des portes  à  des syndicats d’enseignants et d’étudiants par les ministres  de l’éducation nationale et  de l’enseignement supérieur, peuvent  sans aucun doute,  faciliter  le bon fonctionnement  des départements   et  des écoles.

 

Malgré leur volonté  de tout mettre en œuvre, la crise  d’un blocage n’est pas à exclure  en cette fin d’année. La première  menace  qui pourrait  secouer  le cocotier  de l’école malienne, est  celle des syndicats  de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016. Ces derniers  se disent déterminés à bloquer les examens de fin d‘année  si le gouvernement  n’applique  pas l’harmonisation  de la grille sur les enseignants qui sont  exclus. Parce que telle que conçue, souligne Ousmane Almoudou, c’est comme si les autres vont bénéficier d’une augmentation, et les enseignants vont  rester   à leur  place dans le statut. En somme, dit-il, elle remet  en cause les acquis des syndicats de l’éducation sur l’article 39 qui stipule que «toute majoration des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spécialisé». Et d’ajouter, «Les gens doivent comprendre que l’harmonisation des grilles ne veut pas dire harmonisation des salaires. Je vous dis aujourd’hui, moi, professeur d’enseignement secondaire, détenteur d’un  Master II. Mais il y a certains maîtrisards  dans l’administration qui  perçoivent des primes par semaine qui peuvent me payer. Donc  en faisant ça, le gouvernement  ne  corrige pas une injustice, mais  il encourage, crée encore d ‘autres injustices. Et les gens doivent  comprendre que les syndicats se sont battus pour avoir des acquis,  pour  permettre à nos systèmes  de pouvoir avancer sans trop de perturbations. C’est ça  aussi l’un des objectifs qui avaient été assignés à l’article 39 : permettre chaque fois qu’il y a une amélioration de conditions de vie des travailleurs, que cette amélioration puisse être répercutée sur les enseignants du Mali pour les empêcher eux aussi de sortir  pour en demander », déclare Ousmane Almoudou.

Hadama B. Fofana

SourceLerepublicainmali

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