Tout commence par la lecture, car celle-ci permet de faire des calculs, de préparer et de comprendre toutes les autres disciplines
L’accès à l’éducation primaire pour tous à l’horizon 2015, conformément aux Objectifs du millénaire pour le développement, constitue l’un des défis majeurs pour notre pays. Certes, des améliorations ont été enregistrées depuis une vingtaine d’années, mais la réalité est que la qualité de notre système éducatif reste préoccupante. Les résultats de l’évaluation effectuée en 2007 par le Centre national de l’éducation (CNE) en langue et communication (LC), en sciences, mathématiques et technologiques (SMT) auprès des élèves de la 2è à la 6è année a révélé l’existence d’une proportion importante d’élèves en très difficulté dans le primaire en matière de lecture.
Selon le rapport de l’ONG Œuvre malienne d’aide à l’éducation au Sahel (OMES), sur 23147 enfants, seuls 2,2% ont réussi au test compétence en lecture. La meilleure performance a été enregistrée dans les écoles privées (9,5%), suivie des écoles publiques (3,5%). Notre pays enregistre l’un des taux d’alphabétisation des adultes les plus bas au monde. Ils sont 23 à 29% de nos compatriotes âgés de 15 à 24 ans capables de lire et écrire régulièrement.
C’est pour apporter sa contribution à l’inversion de cette tendance que la Jeune chambre internationale Bamako (JCI Bamako), a lancé officiellement un projet baptisé « Je lis pour être meilleur ». Cela, en collaboration avec plusieurs partenaires : le ministère de l’Education nationale, les centres d’animation pédagogique (CAP) de Torokorobougou et de Djélibougou, le Parlement national des enfants, la Bibliothèque nationale et l’Association pour la promotion des jeunes et enfants communicateurs (APJEC).
Le projet a été lancé samedi à la faveur d’une conférence de presse à la Maison de la presse. Ladite conférence était animée par Mahamane Baby, le président de la JCI Bamako, et Mlle Hawa Kamaté, la directrice du projet.
Le projet « Je lis pour être meilleur » entend inciter les enfants à fréquenter les bibliothèques afin de leur inculquer le goût de la lecture dès le jeune âge, cela par le biais de méthodes à la fois éducatives et distractives.
L’initiative se propose à terme d’améliorer le niveau scolaire communicatif (écrit et oral) des enfants, de les initier à l’exploration des livres comme un outil de promotion. Le projet s’emploiera aussi à apprendre aux écoliers les bases de l’expression en public et d’un cadre d’échange pour que ceux-ci, à leur tour, forment d’autres élèves. « Je lis pour être meilleur » cible une centaine d’enfants dans 10 écoles des CAP de Djélibougou et Torokorobougou.
Le projet qui s’étale sur trois mois, prévoit 4 volets. Le 1er consistera à former 12 encadreurs et une cinquantaine d’élèves de la 5è à la 9è en techniques d’animation des livres, à un concours de lecture à haute voix, à visage caché et d’écriture.
Le 2è volet sera axé sur des séances d’animation dans les différentes écoles des deux CAP. Le 3è concerne un concours de dictée entre les élèves. Quant au 4è volet, il sera marqué par la remise de prix aux lauréats du concours et aux acteurs les plus remarquables du projet.
Le président de la Jeune chambre internationale Bamako, Mahamane Baby, plaide pour que la lecture ne soit plus perçue comme une punition, mais un plaisir, une passion pour les enfants.
Jugeant de son côté que la lecture est au centre de l’apprentissage, le conseiller pédagogique du CAP de Torokorobougou, Modibo Diallo, a relevé que tout commence par la lecture car celle-ci permet de faire les calculs, de préparer et de comprendre toutes les autres disciplines. Son collègue, Aliou H. Maïga du CAP de Djélibougou, pense, lui, que la lecture est un élément essentiel permettant aux élèves de bien communiquer, de s’exprimer et d’avoir l’esprit de créativité.
S. Y. WAGUE
