23.26%. C’était le taux de bancarisation et d’utilisation des services bancaires au Mali en 2018, selon le rapport « Évolution des indicateurs de suivi de l’inclusion financière dans l’UEMOA au titre de l’année 2018 », publié en juillet dernier. Pour accroître ce taux et atteindre une meilleure inclusion, l’éducation financière revêt une grande importance.
Des études ont relevé que les populations, surtout les plus vulnérables, n’approchent pas les institutions financières parce qu’elles ignorent leur mode de fonctionnement ou qu’elles ne se sentent pas suffisamment en confiance pour le faire.
Ce constat montre, selon plusieurs spécialistes, que le manque d’éducation financière freine l’inclusion des populations vulnérables et plus particulièrement celles des jeunes, des femmes et des populations rurales.
Mais, en mettant l’accent sur l’éducation financière, il est possible de favoriser un accès plus important des populations aux services bancaires. « En permettant aux populations d’améliorer leurs connaissances des produits et services financiers, en développant leurs compétences en finance de base, en renforçant leur confiance envers les institutions, l’éducation financière contribue à un large accès aux services financiers et à une utilisation judicieuse des services offerts », affirmait Norbert Toé, Vice-gouverneur de la BCEAO, lors d’un atelier régional de concertation sur l’éducation financière à Dakar, en octobre dernier.
La Banque centrale s’est donc investie, dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie régionale d’inclusion financière, dans l’élaboration d’un programme d’éducation financière qui aura des déclinaisons dans ses pays membres, à travers des programmes nationaux, cette dernière étant devenue la clé de voûte d’un système financier numérique profond et inclusif.
« L’éducation financière permet en effet de renforcer la confiance des populations envers les institutions financières, de contribuer à accroître leur accès aux services financiers et d’en faciliter l’usage », déclare Konzo Traoré, Directeur national de la BCEAO pour le Mali.
Selon lui, un meilleur accès aux services financiers, basé essentiellement sur l’utilisation des nouvelles technologies, ne peut être dissocié de l’éducation financière des populations. C’est pourquoi il est primordial de la placer au cœur des stratégies visant à accroître l’inclusion financière pour atteindre des résultats efficaces.
Germain KENOUVI
Journal du mali